La nouvelle vague espagnole

Isco

Incroyable mais le meneur de jeu du Real Madrid dispute son premier tournoi international avec l’Espagne. C’est simple, c’est le principal accélérateur de la Roja, un milieu doté d’une qualité de passe incroyable (% de passes réussies contre le Portugal lors du premier match). Numéro  de formation, l’ancien de Malaga dézone, se balade entre les lignes, fixe, décale, dribble. Avec David Silva, il est le métronome de l’Espagne, prenant la relève d’un Andrès Iniesta vieillissant. A  ans, celui qui compte quatre Ligue des champions avec le Real Madrid est au top. Formé à Valence, il a toujours été la star des équipes de jeunes de la Roja (champion d’Europe Espoirs en  avec De Gea, Thiago, Koke et Rodrigo) et est aujourd’hui le principal joueur frisson d’une sélection en plein renouveau. L’époque des Xavi, Xabi Alonso, Iniesta a écrit les plus belles pages du football espagnol, celle d’Isco débute à peine.

Koke

Il a un physique de petit taureau. Un cou de lutteur et des épaules d’haltérophile. Moins sexy qu’Isco, le milieu à tout (bien) faire de l’Atlético Madrid est tout aussi indispensable à l’Espagne que le joueur du Real. Capable de jouer à tous les postes du milieu de terrain, le poumon des Colchoneros est également un distributeur de friandises sur phases arrêtées. Lancé en sélection par Vicente del Bosque qui voyait en lui un milieu moderne ( « un joueur très complet qui a pratiquement tout » ), celui qui compte déjà plus de  sélections et  matches européens à  ans a vite trouvé sa place dans le XI espagnol. Comme Isco, il fait partie de la génération  qui a tout gagné en jeunes (Euro U,  au Mondial e U). Surtout, il a été adoubé par celui qu’il a remplacé, un certain Xavi : « Il a tout, le talent, la capacité physique, c’est le footballeur du présent et du futur. Il a été désigné comme le chef d’orchestre de l’Espagne pour les  prochaines années. J’ai une affection particulière pour lui parce que nous jouons dans la même position et je pense que c’est un joueur extraordinaire ». CQFD.

Saùl

Autre pur produit de l’Atlético Madrid malgré un passage au... Real Madrid quand il était gamin (-), Saùl Niquez,  ans, est l’avatar ultime des Colchoneros. À tel point que son entraîneur, le très exigeant Diego Simeone, est tombé fou amoureux de son milieu de terrain. « C’est un joueur différent, qui a le monde devant lui. Il est énormément important aujourd’hui et le sera surtout dans le futur. C’est simple, il a tout : le jeu aérien, l’intensité, le sens du but, une bonne sortie de balle... La clé de sa réussite se trouve dans son équilibre émotionnel pour soutenir toutes ses qualités. » Ce qui explique sans doute pourquoi le jeune milieu n’est pas encore indispensable en équipe d’Espagne ( sélections seulement). Mais Saùl est surtout un dur au mal. A la suite d’un choc avec le Grec du Bayer Papadopoulos en Ligue des champions en , le milieu termine à l’hôpital. Un rein en miettes. Dans la foulée, le Madrilène va jouer pendant deux saisons avec un cathéter interne. « J’ai pissé du sang après chaque séance d’entraînement, après chaque match. J’ai mis en jeu ma santé pour défendre ces couleurs et réaliser mon rêve », dira plus tard Saùl. Un guerrier.

Asensio

C’est la dernière trouvaille du football espagnol. A  ans, Marco Asensio est passé en deux saisons de l’anonymat de l’Espanyol Barcelone aux lumières du Real Madrid où Zinedine Zidane en a fait son joker favori ( buts en deux saisons). Ailier de formation, le natif de Majorque a lui aussi connu la gloire avec les équipes de jeunes de la Roja (champion d’Europe U en , finaliste Euro U l’an dernier). En Espagne, on parle de lui comme le plus gros talent actuel de la sélection espagnole. Récemment, Liverpool aurait même transmis une offre de  millions d’Euros au Real pour s’offrir le jeune gaucher. Très loin de la clause libératoire prévue dans son nouveau contrat qui court jusqu’en  ( millions d’euros). Comme au Real, Asensio est pour le moment cantonné à un rôle de joker de luxe avec l’Espagne. Mais nul doute que son pied gauche pourrait vite devenir indispensable.