Var-Matin (Grand Toulon)

L’escalade malgré le handicap

Mégane est une jeune Varoise paraplégiq­ue. Grâce à deux professeur­s d’escalade de la faculté de sport de Toulon, elle repousse ses limites à la verticale des parois

- RÉMY GRAPTIN

Depuis janvier, la vie de Mégane a changé. Âgée (1) d’une vingtaine d’années, la jeune femme a vécu la plus grande partie de sa vie en fauteuil. Pourtant, elle a décidé de repousser les limites de la gravité. Grâce à une amie étudiante en Staps à la faculté de sport de Toulon, elle escalade sur un mur déversant du gymnase. Benjamin Urbain, moniteur d’escalade diplômé d’État, avait organisé cette ascension. « J’avais aménagé une voie avec le plus de prises possible », explique l’homme de 24 ans. Le professeur, Guilhem Véziers, qui était présent, se confie. « Jamais je n’aurai pensé que c’était possible. » Avec tout son courage, Mégane l’a fait.

Des ascensions exceptionn­elles

En à peine six mois, Mégane a fait des progrès immenses. Accompagné­e des deux hommes, elle monte aujourd’hui des falaises et des grandes voies. Ces pistes en milieu naturel la mettent au défi. L’ascension du cap Canaille à La Ciotat, qui est la plus haute falaise maritime d’Europe, a représenté un challenge de taille. Sur les 160 mètres de falaise, Mégane est descendu en rappel de 50 mètres avant de remonter. « Ce jour-là, on a fait deux longueurs sur quatre », précise Benjamin Urbain. « J’étais entièremen­t suspendue dans le vide donc c’était assez impression­nant », complète Mégane. Bien que cette pratique soit récente pour la jeune femme, ses progrès sont impression­nants. Guilhem Véziers ajoute : « Elle fait aussi bien, voire mieux que la majorité des personnes valides. »Le grimpeur expériment­é continue : « L’escalade permet d’accéder à des lieux où ne vont pas les autres. Mégane, qui est en fauteuil, peut arriver dans ces lieux magnifique­s .»

Une activité thérapeuti­que

L’escalade n’est pas qu’un sport pour Mégane. « Ça m’a permis de reprendre confiance en moi », confie la jeune femme. « Ilyaun réel esprit de solidarité. On n’est jamais en compétitio­n quand on grimpe », ajoute le professeur d’escalade. Mais il n’y a pas qu’au moral que cette pratique lui fait du bien. « Les personnes paraplégiq­ues doivent faire des séances de verticalis­ation pour que la circulatio­n sanguine se fasse dans les jambes. Ça évite d’avoir des escarres », explique la jeune femme. « L’escalade me permet de faire cette verticalis­ation de manière plus ludique. Ça me permet aussi de développer ma musculatur­e et mes abdominaux. »

1. Le prénom de la jeune femme a été modifié, celle-ci préférant garder l’anonymat.

 ??  ??
 ?? (Photos DR) ?? Mégane, une jeune femme paraplégiq­ue, accompagné­e par un grimpeur au cap Canaille, à La Ciotat.
(Photos DR) Mégane, une jeune femme paraplégiq­ue, accompagné­e par un grimpeur au cap Canaille, à La Ciotat.
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France