Hôpital Ste-Musse: des renforts actés pour l’été
Le personnel gréviste de l’hôpital Sainte-Musse, qui entre dans son 117e jour de grève, a obtenu, hier, de la direction le bilan précis des moyens accordés, dont les renforts été et hiver
Le personnel gréviste du service des urgences de l’hôpital Sainte-Musse à Toulon entre dans son 117e jour de mobilisation pour demander «plus de moyens pour de bons soins. » Aussi, la rencontre hier en fin de matinée dans les locaux de l’Agence régionale de santé (ARS) entre les représentants du syndicat CGT du Centre hospitalier intercommunal Toulon-La Seyne (CHITS) et le directeur Michel Perrot en présence de Brigitte Genettelli, coordonnateur des soins, était-elle très attendue. L’occasion de faire un point très précis devant un représentant du délégué territorial de l’ARS (excusé) « sur les moyens supplémentaires accordés aux urgences depuis deux mois», a précisé à la sortie de l’entrevue Michel Perrot, directeur du CHITS. «Nous avons enfin eu des précisions sur ce qu’on attendait depuis le 2 mai, a expliqué de son côté Manon Magagnosc, secrétaire générale de la CGT.
Huit postes créés depuis mai par la direction
Le directeur de l’établissement a confirmé, ainsi, avoir « aujourd’hui porté les effectifs à 50 infirmières, ce qui a permis de pérenniser une ligne d’infirmière. » Et de rappeler les huit postes créés depuis mai : trois postes de brancardiers de nuit, un brancardier de jour ; deux postes d’infirmiers et orientation d’accueil (IOA) aux urgences pédiatriques, un IOA en cours de recrutement pour le 1er septembre. Et de rappeler avoir accordé « quatre mois de renforts supplémentaires sur les périodes estivale et hivernale.» « Nous allons avoir le renfort d’été d’une infirmière qui va arriver le 20 juillet sur des horaires de l’aprèsmidi et de début de soirée, soit de 14 h 30 à 22 heures », commentait de son côté Manon Magagnosc. Une avancée, certes mais jugée encore insuffisante puisque « nous demandions ce même renfort sur une journée complète et à H 24. » Et de rappeler que la 9e ligne d’infirmier ne «sera effective que si on sort de la grève » (Le service minimum limitant la présence à huit infirmières de jour, Ndlr).
« Manque de moyens la nuit»
Lors de cette rencontre, les représentants du personnel gréviste ont insisté également sur le manque de moyens humains la nuit. « Nous avons un peu l’impression que l’hôpital s’arrêtait de tourner la nuit. Ce qui est loin d’être le cas malheureusement. Nous avons aucune proposition pour la nuit à l’exception de postes de brancardiers demandés depuis des années et qui soulagent au niveau des soins infirmiers. » Si la CGT a bien noté la création de nouveaux postes par la direction, elle pointe aussi des revendications « complètement oubliées »:« un agent d’accueil sur la plages horaire la plus importante ou encore le renfort des aides-soignants. » Et la CGT de se réjouir de l’arrivée de nouveaux jeunes infirmiers diplômés tout en soulevant la problématique de la formation par les anciens partis en retraite ou sur le point de quitter le service, voire l’hôpital. « Les postes les plus difficiles, épuisants psychologiquement et physiquement qui sont les urgences vitales et la régulation avec l’accueil aux urgences, sont tenus de fait par les anciens », commente Manon Magagnosc. Selon Michel Perrot, l’ensemble des moyens supplémentaires sera complété par « un projet de service et de réorganisation des services qui devra être travaillé de manière collective dans les semaines qui viennent. » « Les équipes de terrain, a insisté Manon Magagnosc, seront associées largement aux nouvelles organisations de travail qui vont être décidées collectivement. »
« Personnels en soufrance »
La décision ou pas de poursuivre le mouvement social sera prise « collectivement », a rappelé Manon Magagnosc. La représentante cégétiste a insisté sur « la souffrance et les difficultés des équipes de soins ».« Les autorités ne veulent pas l’entendre or, tout ce qui arrivera malheureusement, et je ne le souhaite pas, serait de leur responsabilité et non de la nôtre », a-t-elle mis en garde. Et la CGT d’insister sur le profond malaise du monde hospitalier comme en témoigne la lettre ouverte de 175 médecins adressée au Premier ministre.