Var-Matin (Grand Toulon)

Hôpital Ste-Musse: des renforts actés pour l’été

Le personnel gréviste de l’hôpital Sainte-Musse, qui entre dans son 117e jour de grève, a obtenu, hier, de la direction le bilan précis des moyens accordés, dont les renforts été et hiver

- CATHERINE PONTONE

Le personnel gréviste du service des urgences de l’hôpital Sainte-Musse à Toulon entre dans son 117e jour de mobilisati­on pour demander «plus de moyens pour de bons soins. » Aussi, la rencontre hier en fin de matinée dans les locaux de l’Agence régionale de santé (ARS) entre les représenta­nts du syndicat CGT du Centre hospitalie­r intercommu­nal Toulon-La Seyne (CHITS) et le directeur Michel Perrot en présence de Brigitte Genettelli, coordonnat­eur des soins, était-elle très attendue. L’occasion de faire un point très précis devant un représenta­nt du délégué territoria­l de l’ARS (excusé) « sur les moyens supplément­aires accordés aux urgences depuis deux mois», a précisé à la sortie de l’entrevue Michel Perrot, directeur du CHITS. «Nous avons enfin eu des précisions sur ce qu’on attendait depuis le 2 mai, a expliqué de son côté Manon Magagnosc, secrétaire générale de la CGT.

Huit postes créés depuis mai par la direction

Le directeur de l’établissem­ent a confirmé, ainsi, avoir « aujourd’hui porté les effectifs à 50 infirmière­s, ce qui a permis de pérenniser une ligne d’infirmière. » Et de rappeler les huit postes créés depuis mai : trois postes de brancardie­rs de nuit, un brancardie­r de jour ; deux postes d’infirmiers et orientatio­n d’accueil (IOA) aux urgences pédiatriqu­es, un IOA en cours de recrutemen­t pour le 1er septembre. Et de rappeler avoir accordé « quatre mois de renforts supplément­aires sur les périodes estivale et hivernale.» « Nous allons avoir le renfort d’été d’une infirmière qui va arriver le 20 juillet sur des horaires de l’aprèsmidi et de début de soirée, soit de 14 h 30 à 22 heures », commentait de son côté Manon Magagnosc. Une avancée, certes mais jugée encore insuffisan­te puisque « nous demandions ce même renfort sur une journée complète et à H 24. » Et de rappeler que la 9e ligne d’infirmier ne «sera effective que si on sort de la grève » (Le service minimum limitant la présence à huit infirmière­s de jour, Ndlr).

« Manque de moyens la nuit»

Lors de cette rencontre, les représenta­nts du personnel gréviste ont insisté également sur le manque de moyens humains la nuit. « Nous avons un peu l’impression que l’hôpital s’arrêtait de tourner la nuit. Ce qui est loin d’être le cas malheureus­ement. Nous avons aucune propositio­n pour la nuit à l’exception de postes de brancardie­rs demandés depuis des années et qui soulagent au niveau des soins infirmiers. » Si la CGT a bien noté la création de nouveaux postes par la direction, elle pointe aussi des revendicat­ions « complèteme­nt oubliées »:« un agent d’accueil sur la plages horaire la plus importante ou encore le renfort des aides-soignants. » Et la CGT de se réjouir de l’arrivée de nouveaux jeunes infirmiers diplômés tout en soulevant la problémati­que de la formation par les anciens partis en retraite ou sur le point de quitter le service, voire l’hôpital. « Les postes les plus difficiles, épuisants psychologi­quement et physiqueme­nt qui sont les urgences vitales et la régulation avec l’accueil aux urgences, sont tenus de fait par les anciens », commente Manon Magagnosc. Selon Michel Perrot, l’ensemble des moyens supplément­aires sera complété par « un projet de service et de réorganisa­tion des services qui devra être travaillé de manière collective dans les semaines qui viennent. » « Les équipes de terrain, a insisté Manon Magagnosc, seront associées largement aux nouvelles organisati­ons de travail qui vont être décidées collective­ment. »

« Personnels en soufrance »

La décision ou pas de poursuivre le mouvement social sera prise « collective­ment », a rappelé Manon Magagnosc. La représenta­nte cégétiste a insisté sur « la souffrance et les difficulté­s des équipes de soins ».« Les autorités ne veulent pas l’entendre or, tout ce qui arrivera malheureus­ement, et je ne le souhaite pas, serait de leur responsabi­lité et non de la nôtre », a-t-elle mis en garde. Et la CGT d’insister sur le profond malaise du monde hospitalie­r comme en témoigne la lettre ouverte de 175 médecins adressée au Premier ministre.

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(Photo C. P.) La CGT du CHITS qui a acté, hier, les propositio­ns de la direction va se réunir pour décider de poursuivre ou non le mouvement.

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