Var-Matin (Grand Toulon)

Le mur sur la corniche est « conforme »

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Le litige entre la Ville et le groupement Cari / Altaréa / Cogedim arrive (enfin) à son terme. Souvenez-vous : ce groupement d’entreprise­s s’était vu attribuer, sous la mandature d’Arthur Paecht, la délégation de service public (DSP) pour la constructi­on du nouveau port de plaisance. Un contrat que la majorité Vuillemot avait résilié en , au motif que le délégatair­e n’avait pas débuté les travaux dans les délais impartis. « La Ville, rappelle le maire, avait proposé par deux fois au groupement, de prendre à sa charge le surcoût lié à la dépollutio­n du site. Puis, malgré deux mises en demeure, l’entreprise n’avait pas démarré les travaux. Pour la défense des intérêts de la Ville, nous avions dû arrêter la DSP. Eux ont estimé que ce n’était pas réglementa­ire et nous avaient attaqués au tribunal. Le tribunal a estimé que ça l’était, mais nous a déboutés de notre demande de dommages et intérêts. Par la suite, le tribunal a désigné un expert qui a évalué le coût des études réalisées par Cari, à , millions d’euros ». Et dans son jugement rendu le  mai dernier, la cour administra­tive d’appel a condamné la Ville à rembourser cette somme. S’y ajoutent des intérêts et des dépens qui portent la somme à , millions, à régler avant le  juillet. La Ville peut faire face dans la mesure où elle a provisionn­é (depuis ) la somme de  millions, dans l’attente du jugement définitif. Cela étant, l’annonce de cette conclusion de l’affaire a amené Sandra Torres (LR) à renouveler ses critiques : « Après le litige à plus de  millions avec Q-Park concernant les parkings, et les  millions dus à Cari, il vous reste le contentieu­x avec la société Sifa (e délégatair­e dont le contrat pour le port de plaisance a été résilié en ) et celui sur le bail de la salle Apollinair­e. Je continue donc à m’interroger sur la capacité de cette municipali­té à appréhende­r les grands dossiers »... Première à dénoncer le mur construit le long de la corniche Philippe-Giovannini par l’entreprise Monaco Marine (Var-matin du 22 juin), l’élue d’opposition (LR) Nathalie Bicais a mis le sujet sur la table du conseil municipal, hier. « Cette question émeut la population car ce mur est construit dans un endroit particulie­r où la vue était ouverte sur la rade, et la corniche, qui participe à l’image de la ville, est importante pour le tourisme et la qualité de vie des Seynois » ,a rappelé la conseillèr­e municipale. Pressé de répondre sur la conformité – ou non – de cette constructi­on, Marc Vuillemot a expliqué qu’ « après examen du dossier, le service de l’urbanisme nous indique que ce mur est réglementa­ire. En zone portuaire, comme c’est le cas ici, l’entreprise a le droit de bâtir un mur d’1,5 m de hauteur, puis de le surmonter d’un grillage de protection (comme le prévoit la réglementa­tion pour une zone économique comme celle-ci). Cette possibilit­é était donnée dans le permis de construire délivré en 2015 et purgé de tout recours. Le mur est donc conforme au permis et aux règles d’urbanisme ».

Ajouré par endroits ?

Une réponse qui ne satisfait pas Nathalie Bicais, qui rappelle qu’ « à Toulon, sur un site sensible (DGA), le mur qui longeait la mer, du centrevill­e au Mourillon, a été remplacé par des grilles pour ouvrir la ville sur la mer et créer une promenade littorale plus agréable ». Marc Vuillemot a alors fait part de son intention de « discuter avec l’entreprise pour qu’à certains endroits, il puisse y avoir des trouées, par exemple avec des grilles remplaçant des morceaux de mur , afin de laisser une certaine visibilité ». La Ville compte également demander que le trottoir, que doit réaliser l’entreprise au pied du mur, atteigne la hauteur maximum autorisée, à savoir 22 centimètre­s. Et ce, afin de laisser la possibilit­é future aux piétons d’apercevoir la mer. Une discussion qui, selon Nathalie Bicais, « aurait dû avoir lieu en amont » de la constructi­on du mur…

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(Photo M. G.) Objet de bien des critiques de la part de Seynois qui estiment que l’entreprise défigure la corniche, le mur est question s’avère pourtant conforme au permis de construire et à la réglementa­tion.
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(Photo DR) Le projet de port présenté à l’époque.

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