L’Aquarius va faire une escale technique à Marseille, après un refus de Malte
Le navire humanitaire Aquarius a mis le cap sur Marseille pour une escale technique qu’il doit faire dans les prochains jours, l’organisation non gouvernementale (ONG) SOS Méditerranée qui l’affrète affirmant avoir essuyé un refus de Malte et ne pas pouvoir débarquer en Italie. L’Aquarius, qui doit faire ce type d’escale toutes les trois semaines pour se ravitailler et renouveler ses équipes, le fait d’habitude à Catane en Sicile.
«Le climat n’est pas favorable aux ONG »
Mais l’association, fondée il y a deux ans dans la cité phocéenne et dédiée au secours des migrants en mer, considère que «le climat n’est pas du tout favorable aux ONG » en Italie, a déclaré son directeur des opérations Frédéric Penard, lors d’une conférence de presse à Marseille, hier. « Cette fois-ci, nous avons choisi de ne pas nous diriger vers la Sicile », pour ne pas « cristalliser l’attention »sur cette escale et risquer qu’elle devienne un sujet de politique intérieure en Italie, a-t-il poursuivi. L’escale doit être faite le plus près possible de la zone de sauvetage au large de la Libye pour ne pas perdre trop de temps de sauvetage. L’organisation non gouvernementale explique s’être ensuite adressée à Malte. Mais «Malte nous a refusé l’accès à ses eaux territoriales », a indiqué M. Penard, sans que le pays justifie ce refus.
«Ce n’est pas une escale politique »
L’ONG a ensuite étudié l’hypothèse de faire escale dans plusieurs ports de Méditerranée, et a finalement décidé « que le plus simple était de faire escale à Marseille d’ici quelques jours ». « Ce n’est pas du tout une bonne nouvelle d’aller aussi loin pour une simple escale technique, ça représente cinq jours de voyage supplémentaire », a déploré M. Penard, dénonçant un « gaspillage d’énergie (..) Il n’y a aucune raison de refuser une escale à un bateau », et cet arrêt à Marseille est purement « technique, ce n’est pas du tout une escale politique », a tenu à préciser la directrice de l’ONG, Sophie Beau. Dans la nuit du 9 au 10 juin, l’Aquarius, avec 630 migrants à bord, s’était vu refuser l’accès à Malte et en Italie, le nouveau ministre de l’Intérieur italien Matteo Salvini, chef de La Ligue (extrême droite), ayant refusé d’ouvrir ses ports au bateau. L’odyssée du navire s’était achevée le 17 juin dans le port espagnol de Valence, à la suite d’une proposition du nouveau président du gouvernement espagnol, le social-démocrate Pedro Sanchez.