Le retour de la pollution à l’ozone
Les Varois devront lever le pied ce samedi dans le Var – un jour avant le passage aux 80 km/h. La cause est dans le ciel et au bout des pots d’échappement. Première pollution à l’ozone de l’été
On l’avait presque oubliée. Avec le retour (ou plutôt l’arrivée) de la chaleur, son corollaire indésirable, la pollution à l’ozone, refait son apparition dans le Var. C’est la première de la saison. Air Paca annonce un épisode de pollution à l’ozone aujourd’hui, avec déclenchement du seuil d’alerte préfectorale de niveau 1. Hier déjà, le seuil d’information et de recommandation de la population a été atteint. Voilà pourquoi la circulation automobile est réduite aujourd’hui de 20 km/h sur tous les axes du Var, « sans toutefois descendre en dessous de 70 km/h », précise la préfecture du Var dans un communiqué. Les Varois devront donc lever le pied, avant même le passage aux 80 km/h sur les routes départementales, demain.
1 Le paradoxe d’un épisode généralisé
Selon l’association de surveillance de la qualité de l’air, « les conditions météorologiques stables et ensoleillées sur l’ensemble de la région » sont à l’origine de « l’épisode photochimique ». « La pollution sera généralisée ». Un élément tout à fait marquant est le lieu des concentrations en ozone les plus fortes. Paradoxalement, c’est l’arrière-pays qui concentre les valeurs les plus importantes du Var. Le Plan-d’Aups, 152 microgrammes (µg) d’ozone par mètre cube par heure (relevé hier à 14 h). Ou encore 128 µg à Brignoles. Ce sont pourtant des zones rurales, avec peu d’industrie et moins de circulation automobile. Le seuil d’alerte de niveau 1 étant à 180 µg (microgramme par m3 par heure).
2 Dans les airs, pas de frontière
Première explication : la « tache » de pollution, en rouge orangé sur la carte d’Air Paca, est continue depuis le pays d’Aix jusqu’à l’arrière-pays varois. « Nous sommes sous un régime de brises de sud - sud ouest, donc qui touchent plutôt le Haut Var, » explicite Patricia Lozano, ingénieur d’études à Air Paca. En clair, la pollution se forme et se transporte dans des masses d’air qui ne connaissent ni les frontières départementales, encore moins celles des agglomérations. « L’ozone se forme à l’échelle régionale. Pour lutter contre, il faut agir sur toutes les sources d’émission et à l’échelle de la région », poursuit l’ingénieur.
3 Les villes plus à l’abri? … Non
Deuxième question et deuxième explication. Pourquoi les valeurs relevées sur le littoral (114 µg à Toulon et 104 µ à Hyères) sont-elles bien moindres que celles de l’arrière-pays varois ? Certes, elles subissent moins l’influence d’autres territoires pollués, mais elles émettent aussi des polluants. Essentiellement des gaz d’échappement. « Toulon contribue à la pollution à l’ozone, car les grandes villes sont émettrices», cadre Air Paca. Mais une partie de l’ozone formée dans les villes se combine avec d’autres polluants et se transforme à nouveau. On appelle ce phénomène « un puits d’ozone ». Bilan : la concentration en ozone est certes moindre, comme limitée, mais les niveaux de polluants restent tout à fait importants.
4 Et ça continue
Pour les jours suivants, à commencer par demain, Air Paca anticipe « une tendance à la stabilité avec une qualité de l’air qui devrait rester médiocre sur l’ensemble de la région, voire localement mauvaise ». La situation restera à risque.