Sous la loupe d’Instagram
Cliquez sur le #hashtagtoulon et laissez-vous guider. Avec son compte Instagram éponyme, Raphaël Mahida-Vial invite à une balade en ville, mais aussi de Bandol à Hyères, « modeste et poétique ». Doctorant en arts plastiques et sciences de l’art aux Beaux-Arts de Marseille, le Toulonnais de ans propose depuis une collection d’images, un répertoire de lieux visités, qui permettent d’explorer les alentours autrement. Sa particularité ? Il fait « quelque chose que, au départ, [il] n’aimerai[t] pas qu’on [lui] fasse. » En effet, aucune des photos qu’il poste sur le réseau n’a été prise par lui : il sélectionne les images d’autres utilisateurs, locaux ou de passage à Toulon, qui emploient le mot-clé #hashtagtoulon, et les reposte, en prenant, bien sûr, soin d’en identifier les auteurs. « Personne ne s’est jamais plaint », précise-t-il. Au contraire : en connaissance de cause, le hashtag a été utilisé plus de huit mille fois depuis la création du compte, qui dénombre aujourd’hui plus de douze mille followers. Ainsi, le compte de Raphaël présente, aujourd’hui, près de neuf cents publications. Des clichés sélectionnés en fonction de « leur qualité visuelle »:« Ce sont des photos uniques parce qu’elles ne sont pas forcément “top”. » On les dirait presque ratées, mais pour Raphaël, elles ont quelque chose d’artistique. Ici, un paysage plutôt mal cadré ; là une scène à l’éclairage pas franchement optimal… Un autre oeil qui, grâce à
la manière dont les photos sont publiées sur le profil, devient un concept artistique. Raphaël se voit ainsi en« agenceur d’images »:il porte une attention particulière à leur succession sur la page d’accueil de son compte. Ceci, tout à fait en dehors de ses études. Tout a d’ailleurs commencé « juste pour s’amuser »: « J’étais à New York et j’avais envie de garder un lien avec ici. » C’est donc justement comme une promenade de hashtag en hashtag que la découverte façon #hashtagtoulon est née.