Var-Matin (Grand Toulon)

«On est dans la légèreté, le positif»

Questions à David Galli, jeune chercheur à l’institut méditerran­éen des sciences de l’informatio­n et de la communicat­ion

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Au rythme où il se développe, Instagram ne devrait plus tarder à avoir son milliard d’utilisateu­rs. Pourquoi ce succès? Avec le système de hashtag, Instagram est dans la continuité de Twitter : c’est sa suite logique, sauf qu’il s’agit de partager des photos. Des photos souvent de très bonne qualité, grâce au montage et aux retouches. Ce qui plaît, c’est l’aspect instantané, le fait de dire « j’y étais » en postant une photo sur un gros événement, un concert, tout en laissant une trace numérique. Celle-ci joue sur l’estime de soi, non plus au travers de soi-même, mais de ce que l’on crée. Et ce, avec moins de partage de données.

Quelle est sa spécificit­é ? Comment ce réseau se différenti­e-il de Facebook et autres Twitter ? C’est principale­ment une différence d’usage. On est plutôt dans la légèreté, dans le positif : on partage des activités, des loisirs… Contrairem­ent à Facebook, la dimension personnell­e est de plus en plus faible et la grande majorité des profils est publique. Par ailleurs, la composante de discussion est moins importante et donc la « méchanceté », qu’on peut voir sur Twitter et même Facebook, est très peu présente. Même si elle finira par arriver là aussi.

Pourquoi les profils qui mettent en avant une localité en particulie­r marchent-ils si bien ? Avec les contenus localisés, on est encore dans cette idée qui consiste à dire « j’y étais ». C’est ainsi que les gens suivent ces profils, qui ont donc beaucoup d’abonnés : parce qu’on se rapproche de ceux qui nous ressemblen­t. Il y a donc une dimension affective. Et puis, dans le Var, on est un peu chauvin !

Justement, quelle serait, selon vous, la recette pour avoir plus d’abonnés ? Ceux qui ont beaucoup d’abonnés sont les utilisateu­rs qui ont compris des notions d’emarketing inhérentes à Instagram. Ils deviennent des leaders d’opinion. Même si ce n’est pas systématiq­ue, les comptes qui ont une thématique rapportent souvent plus de followers.

Qu’apporte Instagram de plus aux institutio­ns, qui ont pourtant de nombreux outils de communicat­ion à leur dispositio­n ? Elles essayent de prendre de l’avance et de toucher un public différent, plus ouvert. C’est presque un effet de relation client, avec une composante de prospectio­n pour vendre une destinatio­n.

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