Des jeunes Toulonnais en immersion… mais à quai
A l’occasion de la Journée de défense et citoyenneté, une vingtaine de jeunes ont eu l’occasion de se glisser dans la peau de sous-mariniers. Une première
En attendant que le Service national universel, promesse du candidat Macron, ne voie le jour, la Journée Défense et Citoyenneté (JDC) poursuit son bonhomme de chemin. Département le plus militarisé de France, le Var apporte bien évidemment son écot à cette journée de sensibilisation aux questions de défense et de citoyenneté, passage obligé pour tous les jeunes français, garçons et filles, âgés de 16 à 18 ans.
Tout sauf ennuyeux
Mais en dépit du caractère égalitaire de cette mesure, tous ne sont pas égaux devant la JDC. Jeudi, une vingtaine de jeunes Toulonnais s’en est rendu compte à son avantage. Contrairement à ce qui se fait le plus souvent, eux n’ont pas été convoqués à l’Escale Louvois, mais à l’Escadrille des sousmarins nucléaires d’attaque. Une grande première ! Alors que la plupart d’entre eux s’attendaient à « passer une longue journée dans une salle à écouter des gens parler », ils ont eu la chance de visiter l’Améthyste, l’un des six SNA basés à Toulon. À quai, certes. Mais quand même à 5 ou 6 m sous la surface de l’eau. « Ah bon ! », lâche Marie, avec un mélange d’effroi et d’excitation. « On pensait que ce serait nul. Au contraire, c’est sympa », renchérit WendyHélène. Pas question pour autant, pour cette lycéenne de Dumont d’Urville, de devenir sous-marinière. Quand bien même les bateaux noirs seraient féminisés. « Je suis claustrophobe ». Cassandre, sa copine, a envisagé un temps épouser une carrière militaire. « Mais c’est plutôt incompatible avec la vie de famille m’a expliqué ma mère ».
Soif d’adrénaline
Ces considérations mises de côté, Marie ressort de cette JDC avec une vision plus précise de l’engagement des militaires et de l’importance de la défense nationale. «Les opérations extérieures ont été évoquées. On comprend mieux le sens de ces missions. Surtout dans le contexte actuel de menace terroriste. C’est une bonne chose », affirme l’adolescente, brusquement moins innocente. Jean-Baptiste, lui, retient le rôle d’ascenseur social que peut encore jouer l’armée. Dans le même temps, à la veille de passer l’oral du bac français, il apprécie « cette fenêtre ouverte, ce bol d’air ». Si l’objectif de la JDC n’est « pas de recruter », insiste Jean-Luc Bonhomme, chef du centre du service national à Nice, le maître Thierry, 19 ans de Marine nationale, dont 5 de sous-marinade, bat le fer quand il est chaud. « C’est quand même une belle bête », lâche-t-il à l’issue de la visite de l’Améthyste. «La Marine offre plein d’opportunités. Plein d’adrénaline. Engagez-vous et vous connaîtrez ça ».