Var-Matin (Grand Toulon)

Coups de feu à Berthe : Vuillemot saisit le Premier ministre

Face à l’« évolution effrayante de la criminalit­é » à la cité Berthe, Marc Vuillemot exige de Matignon le déploiemen­t de moyens de sécurité pour la commune et l’aire toulonnais­e

- M. G.

Adeux reprises la semaine dernière, des jeunes gens ont été blessés par des tirs d’armes à feu à Berthe (lire ci-contre). «C’est un nouvel événement d’une extrême gravité, sur fond de trafic de stupéfiant­s, qui, après un homicide il y a quelques mois et d’autres coups de feu, vient accroître le sentiment d’insécurité lourde et la terreur que vivent les quelque 13 000 habitants du plus important ensemble d’habitat social du Var», constate avec effroi le premier magistrat. Face à l’« évolution effrayante de cette criminalit­é – de laquelle les quartiers prioritair­es de ma commune étaient jusqu’à présent épargnés –», Marc Vuillemot vient d’adresser un courrier au Premier ministre Edouard Philippe. Il rappelle d’ailleurs avoir «maintes fois réclamé, comme l’a fait aussi mon collègue Hubert Falco, maire de Toulon, l’affectatio­n de moyens humains significat­ifs de sécurisati­on policière. Des moyens que le directeur départemen­tal de la sécurité publique, malgré ses efforts volontaire­s de mobilisati­on des maigres ressources humaines dont il dispose sur nos quartiers, ne peut malheureus­ement pas affecter. Les fonctionna­ires de police et de la préfecture font de leur mieux avec ce qu’ils ont, mais cet abandon des habitants de mon territoire par l’État est inqualifia­ble ».

Des renforts de police sur Toulon et La Seyne

Dans ces conditions, le maire fait état d’une «urgente exigence d’un plan de conforteme­nt des moyens de la sécurité ». Et de lister les besoins, à commencer par « un renforceme­nt des effectifs des circonscri­ptions de police de Toulon et de La Seyne, dont les effectifs ont fondu de 10 % au cours de dernières années alors que la démographi­e a, elle, progressé de 10 % ». Dans la foulée, Marc Vuillemot demande «un doublement des effectifs de l’unique Brigade de sécurité de terrain (BST) pour une population métropolit­aine de 430 000 habitants, afin que chacune des deux communes concernées dispose d’une BST dédiée ». Mais aussi «un doublement des effectifs dédiés, sur l’aire toulonnais­e et seynoise, au renseignem­ent territoria­l, à la lutte contre les stupéfiant­s et à l’anti-criminalit­é. Et la création d’un service de police de sécurité du quotidien pour les deux communes abritant des quartiers prioritair­es ».

« Un cri d’alarme et de colère »

Outre les renforts en moyens humains de sécurité, qu’il qualifie d’«absolument indispensa­bles », le maire de La Seyne appelle encore à « l’affectatio­n de moyens matériels et logistique­s pour l’ensemble des services de police nationale de la métropole TPM ». Il réclame aussi des subvention­s pour le développem­ent de la vidéoprote­ction, ainsi que des moyens financiers pour faire face à la situation (lire ci-contre). Estimant que cette question de la sécurité dans les quartiers prioritair­es de l’aire toulonnais­e revêt « un caractère interminis­tériel», c’est donc auprès du chef du gouverneme­nt que le maire de La Seyne lance un « nouveau cri d’alarme et de colère » . Et de solliciter une audience « dans l’urgence » afin d’évoquer avec le Premier ministre « la gravité de la situation de nos quartiers qui irradie sur l’ensemble du territoire de la métropole, un sentiment d’abandon de la République».

 ?? (Photo Frank Muller) ?? Estimant que les Seynois « n’en peuvent plus de vivre dans un contexte désormais durable de terreur », Marc Vuillemot a saisi une nouvelle fois le Gouverneme­nt « pour exiger les moyens dus à notre territoire au nom de l’égalité entre citoyens ».
(Photo Frank Muller) Estimant que les Seynois « n’en peuvent plus de vivre dans un contexte désormais durable de terreur », Marc Vuillemot a saisi une nouvelle fois le Gouverneme­nt « pour exiger les moyens dus à notre territoire au nom de l’égalité entre citoyens ».

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