Var-Matin (Grand Toulon)

Lauvige, une entreprise qui a pris de la bouteille L’Essor

En vingt ans, le spécialist­e de la fourniture de bouteilles vides auprès des viticulteu­rs du Var, puis du Vaucluse, a étendu son développem­ent à toute une palette d’activités

- AMBRE MINGAZ amingaz@varmatin.com

Difficile de résumer l’activité du groupe Lauvige tant son président fondateur Joël Lauvige a de la suite dans les idées. Cet ancien verrier, qui a travaillé pendant dix ans pour SaintGobai­n Verallia, est parti du constat que ces grands leaders sur le marché ne livraient pas les viticulteu­rs car en trop petites quantités. «Ils n’avaient pas de petits camions. » C’est ainsi que Joël Lauvige a démarré son activité de vendeur de bouteilles vides en juillet 1997 auprès des producteur­s de rosé essentiell­ement, négociants et caves coopérativ­es. «J’ai livré des bouteilles vides. Dès le début, j’ai diversifié mes produits pour vendre du verre, des cartons, des bouchons, pour proposer du surmesure et des petites quantités », explique-t-il.

Mise en bouteille fixe et par camions adaptés

Entre-temps, l’entreprene­ur développe son propre système d’embouteill­age par camion itinérant. Il se rend lui-même dans les domaines avec ses équipes, avec tout ce que cela induit comme contrainte­s. « C’est pointu, difficile. Ça demande de la logistique, de la mécanique, de la maintenanc­e. On déplace des hommes. Il y a toujours quelque chose, une machine, un circuit électrique, qui ne va pas. Mais si on y est arrivé, c’est qu’il y avait de la place », résume-t-il. Aujourd’hui l’entreprise dispose de six camions qui se déplacent sur les exploitati­ons, adaptés à la mise en bouteille sur place, notamment pour le Bag in Box. Face à l’augmentati­on des volumes, le groupe, installé depuis 2008 dans la zone de Nicopolis à Brignoles, possède également une ligne fixe d’embouteill­age depuis 2014. Depuis 2003, associé à Dimitri Mandon, Joël Lauvige a également développé son activité dans la vallée du Rhône. « On a une pensée client. On analyse la situation du point de vue de notre clientèle. Nous sommes tout le temps en contact avec elle par le biais de notre centaine de collaborat­eurs chauffeurs, livreurs… pour savoir de quoi elle a besoin. Au départ, nous vendions des bouteilles vides mais la finalité est d’aider la promotion des vins de nos clients. On est là pour animer notre marché, pour mieux vendre le vin, créer des technologi­es adaptées aux produits. » Le groupe Lauvige adapte ses produits et services à la demande, propose par exemple des bouteilles décorées, gravées ou personnali­sées et autres accessoire­s d’emballage. L’entreprise crée la première benne à vendange inerte, sans azote, pour limiter l’oxygène dissout dans le vin, puis équipe sa ligne d’embouteill­age fixe du système Ymelia pour gérer et filtrer les gaz dissous du vin et éviter l’oxydation lors de la mise en bouteille. En 2012, la société fait l’acquisitio­n du premier camion avec générateur d’azote intégré. « On a voulu innover pour avoir toujours un coup d’avance sur la concurrenc­e. On a fabriqué ce camion », confie Dimitri Mandon, le directeur général de la filiale Lauvige Conditionn­ement. Parallèlem­ent, en 2009, la filiale logistique est fondée pour assurer le transport, les expédition­s, la gestion des stocks et l’entreposag­e sur les sites de 1600 m² et 3 000 m2 du groupe. Le tout agréé par les douanes.

Vers de nouveaux marchés

La même année, Lauvige s’attaque à la purificati­on, associé à la marque 3M Purificati­on, pour conseiller et assister ses clients dans l’installati­on de leurs systèmes de filtration, plus seulement des vins, mais aussi de l’eau. Ce nouveau marché les amène à s’ouvrir à d’autres secteurs d’activités comme la parfumerie, la cosmétolog­ie, la pharmacolo­gie et l’industrie. La société proposera ainsi, en juillet prochain, un diagnostic hygiène de mise en bouteille aux viticulteu­rs pour limiter les risques de contaminat­ion. Depuis douze ans, le Groupe Lauvige est partenaire de la société Minuty SA, propriétai­re, récoltant et négociant de rosé à Gassin. « Nous faisions leur mise en bouteille à Gassin et, en partie, sur notre ligne fixe mais nous étions saturés ici à Brignoles », confie Dimitri Mandon, directeur général de la filiale Lauvige Conditionn­ement. À la création du centre d’embouteill­age fixe du Groupe Lauvige, Minuty SA participe à son fort développem­ent à partir de . Plus de deux millions de bouteilles sont embouteill­ées chaque année contre   au départ. En , Minuty SA décide d’acheter un terrain Et les innovation­s ne s’arrêtent pas là. Le respect de l’environnem­ent fait aussi partie des préoccupat­ions de l’entreprise. Joël Lauvige envisage d’utiliser des véhicules électrique­s pour les livraisons afin de réduire le bilan carbone. Et pour économiser l’eau lors du rinçage des cuves, il prévoit de s’équiper d’une station d’épuration intégrée « pour traiter nos eaux nous-mêmes ». Il a, par ailleurs, déjà recouvert 11 000 m2 d’entrepôt de panneaux photovolta­ïques. Et la prochaine étape pour ce pionnier dans son domaine sera la consigne des bouteilles, avec l’aide d’une associatio­n, « car ce sera à terme la réalité de demain », reconnaît-il. Pour résumer, si comme le précise Joël Lauvige : « Nous ne sommes pas négociants en vin mais juste prestatair­es de services», la société ne manque pas de contenant.

Un partenaria­t renforcé avec Minuty SA à Nicopolis

à Nicopolis pour construire à sa propre ligne fixe, tout en confiant sa gestion à Lauvige. « Nous avons suivi toutes les réunions de chantier et construit ce centre fixe avec eux. Ils nous ont laissé la partie prestation­s, mise en bouteille et expédition de leur ligne », indique Dimitri Mandon. Résultat : huit salariés de Lauvige travaillen­t à plein temps dans la structure de Minuty SA, voisine de quelques pas de celle de Lauvige à Nicopolis. Et depuis la mi-juin, Lauvige assure aussi le fret (logistique et transport) de Minuty SA entre ses centres de Gassin et Brignoles.

 ?? (Photos A.M. et DR) ?? (De gauche à droite) Joël Lauvige, P.d.g. fondateur du Groupe Lauvige, Dimitri Mandon, directeur général des filiales conditionn­ement et logistique, et Cédric Onésime, directeur général de la filiale purificati­on, devant l’une des unités mobiles...
(Photos A.M. et DR) (De gauche à droite) Joël Lauvige, P.d.g. fondateur du Groupe Lauvige, Dimitri Mandon, directeur général des filiales conditionn­ement et logistique, et Cédric Onésime, directeur général de la filiale purificati­on, devant l’une des unités mobiles...
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