Une transgenre poursuivie pour agression sexuelle
Ce Brésilien de 33 ans, né homme mais se présentant comme une femme, comparaissait devant le tribunal correctionnel, hier. Elle/il a reconnu les faits commis à Hyères et sera jugé(e) le 13 août
Le tribunal correctionnel de Toulon a abordé, hier aprèsmidi, un dossier hors normes et pour le moins délicat. Un ressortissant Brésilien, né homme mais se présentant comme une femme transgenre et prostituée, a comparu à la barre. Elle est soupçonnée d’avoir agressé sexuellement à Hyères un jeune homme. Les deux personnes s’étaient rencontrées dans des circonstances que le tribunal devra élucider puisque l’affaire a été renvoyée au 13 août prochain. Toujours est-il que la victime était présente à l’audience, hier, et avait déposé plainte au commissariat d’Hyères, vendredi dernier, affirmant que le prévenu avait voulu lui administrer une fellation de force alors qu’il dormait.
« Je suis ici pour travailler »
«Reconnaissez-vous les faits ? », a demandé Claire Diwo, la présidente à la prévenue.
« Oui, je reconnais et je suis prête à payer pour ce que j’ai fait », a répondu la mise en cause avant d’essuyer une série de questions : « Vous êtes en France depuis quand ? 2010. Vous vous prostituez ici ? Oui, depuis 2012. Vous payez des impôts ? Non. Vous gagnez combien avec votre activité ? entre 1 500 et 2 000 euros. Je suis dans le Sud pour travailler. J’ai un traitement en cours et je suis suivie » ,a ajouté la Brésilienne. Mais, hier, toute la question était de savoir si la transgenre devait être placée en détention d’ici à la prochaine audience ou être laissée libre.
« Un risque sérieux en prison… »
Au banc du ministère public, Vincent Blériot, a fait valoir - à juste titre - que son incarcération pouvait représenter un risque sérieux pour elle-même à la prison de la Farlède, «au milieu de détenus hommes ». « Il est difficile de dire s’il y a un risque de réitération des faits mais un contrôle judiciaire strict serait peutêtre adapté avec interdiction de rentrer en contact avec la victime », a-t-il conclu. L’avocat de la prévenue, Me Mathier Nadal, a rappelé que sa cliente « avait eu une vie difficile au Brésil et avait été contrainte de fuir son pays. Elle suit également une cure d’hormones et prend beaucoup de médicaments ». Finalement, le tribunal a placé la prévenue sous contrôle judiciaire d’ici au 13 août prochain, jour de l’audience sur le fond. La juridiction toulonnaise lui a également ordonné une expertise psychiatrique et l’interdiction de quitter le territoire ainsi que de se rendre à Hyères. «Madame,
d’ici le 13 août, faites en sorte de ne pas vous faire remarquer ! », lui a glissé la présidente, bien consciente que la ressortissante brésilienne avait évité de justesse l’incarcération.