Au temps où Porquerolles était une île
Bernard Pesce, photographe et enfant de Porquerolles, a publié un livre album aux éditions Arnaud Bizalion, dans lequel il évoque ses souvenirs de jeunesse et les visages de personnages ayant marqué la vie de l’île. On y trouve de beaux textes d’amis et amies d’enfance et de François Carrassan, un amoureux des îles. Né en 1953, Bernard Pesce a passé une enfance libre dans une île où l’on apprenait autant dans la nature qu’en classe. Dans ce qui était alors un petit paradis, des familles aisées, industriels, artistes ou écrivains venaient y vivre en symbiose avec la terre, la mer et les habitants. Nul n’est prophète en son pays, et la reconnaissance de Bernard par les siens se fait attendre. Difficile de se faire une place à l’ombre d’Alexandre le père et de l’oncle Titin, deux figures au caractère bien trempé. Est-ce pour cela que Bernard choisit un métier qui ne pouvait que l’éloigner ? Photographe de cartes postales, puis spécialiste de portraits de presse, de publicité et de mode, il exerce d’abord à Paris. À Marseille, il fera des portraits de femmes (surtout des mères) des quartiers nord. « Les femmes sont les piliers de la famille, leurs paroles sont rares mais essentielles » dit-il. Il sera Provençal à Paris, Porquerollais à Marseille et d’abord le fils d’Alexandre à Porquerolles. Il est avare de mots mais avec des yeux bavards. Ceux du photographe pensant à la prochaine prise ? Au début du printemps, devant la boulangerie familiale, il annonce timidement, son intention de sortir un livre album sur l’île, en tirant de sa poche un prospectus explicatif sur l’oeuvre à venir. Un attroupement se fit et la nouvelle fut connue de tous dans les jours qui ont suivi. Samedi 23 juin, à 17 heures, devant le bureau de tabac, ce fut un défilé incessant pour la dédicace de ce livre album intitulé Porquerolles, les années douces. Quelle fierté pour certains de voir la photo d’un aïeul passé à la postérité grâce à ce livre écrit par un enfant de l’île ! L’auteur, assis à côté de son éditeur et ami, Arnaud Bizalion, semblait étonné par cette ferveur ; il était enfin adoubé par les siens, le trophée le plus précieux à ses yeux.