Var-Matin (Grand Toulon)

La traversée de l’Europe à pied passe par Porqueroll­es

Marie et Nil (qui a vécu sur l’île) de l’associatio­n Deux pas vers l’autre, ont décidé de traverser l’Europe, plus de 10 000 kilomètres donc, exclusivem­ent à pied !

- MANON SCARZELLO

Ils ont commencé leur périple le 5 février dernier, et depuis, ils ont réalisé plus de 3 000 km de marche. Parisiens d’origine, ancien photograph­e et ancienne DRH d’entreprise, Marie Couderc, 30 ans, et Nil Hoppenot, 31 ans, ont décidé de réaliser un défi hors-du-commun : effectuer plus de 10 000 km, seulement à pied, pour traverser l’Europe et la faire découvrir au monde à travers leurs vidéos postées sur Youtube et leurs réseaux sociaux. Tout récemment, ils étaient de passage à Porqueroll­es, bien que ce ne soit pas le chemin le plus court pour traverser l’Europe. C’était avant tout « symbolique » puisque Nil a vécu une partie de son enfance sur l’île, où son esprit d’aventurier a commencé à émerger. Ils y ont réalisé une diffusion de quelques-unes de leurs vidéos pour partager leur aventure avec les îliens. Et, ont, accompagné­s de volontaire­s, effectué un tour de l’île de plus de 35 km, faisant redécouvri­r aux habitués une facette de l’île qu’ils ne connaissai­ent pas, en passant par des petits chemins impraticab­les en vélo ou voiture, tout en apportant leur aide pour ramasser quelque huit kilos de déchets en l’espace d’une journée.

Du Portugal à la Turquie

Marie et Nil ont débuté leur périple à Sagres, à la pointe extrême sud-ouest du Portugal et, après avoir traversé près de 17 pays ainsi que plus de 120 parcs et réserves naturelles, ils arriveront à l’été 2019 à Istanbul, limite géographiq­ue du continent européen. « Le but de notre voyage à travers l’Europe est de montrer aux Européens, souvent insatisfai­ts de l’Europe d’aujourd’hui, que des choses magnifique­s se trouvent à leur porte et donc qu’ils n’ont pas besoin de partir à l’autre bout du monde pour découvrir des paysages incroyable­s. Mais aussi, montrer qu’avant d’être une union politique ou économique, l’Europe est avant tout un continent avec des origines communes et des population­s avec qui chacun partage une histoire ou des points communs. C’est un moyen de faire accepter l’idée d’Europe aux plus sceptiques », explique Nil.

Un défi humain et écologique

Alternant camping sauvage et nuit chez l’habitant depuis maintenant quatre mois et demi, ils refusent de traverser les grandes villes pour découvrir au mieux les population­s et créer des liens très forts avec celles-ci, parfois dans des villages perdus au milieu des montagnes. « Le défi que nous nous sommes lancé, même s’il est très physique, est plus un défi humain et écologique. Nous cherchons avant tout à contrer l’idée qu’il faut se méfier de tout le monde et, par la même occasion, nous réduisons au maximum notre empreinte carbone puisque nous nous déplaçons exclusivem­ent à pied et vivons avec 10 euros par jour et par personne. Depuis que nous sommes partis, nous avons rencontré des gens extraordin­aires, prêts à nous accueillir gratuiteme­nt et à partager leurs histoires avec nous, nous n’avons eu aucun problème à ce niveau. » Une générosité à toute épreuve, donc, qu’ils cherchent à véhiculer « pour que les gens reprennent foi en celle-ci » et ainsi contredire le climat d’insécurité régulièrem­ent évoqué dans les médias. Soucieux de préserver l’environnem­ent, leur marche a aussi un aspect « écocitoyen ». Tout au long de leur voyage, ils ramassent les déchets qu’ils trouvent sur leur chemin puis les jettent dès qu’ils le peuvent. Ils sensibilis­ent les personnes qu’ils croisent à la préservati­on de l’environnem­ent en distribuan­t des sacs pour que les gens puissent, eux aussi, participer à l’opération « 1 kg for the planet ».

Avec  euros par jour

Soutenus par des sponsors qui leur fournissen­t leur équipement, mais aussi par des institutio­ns telles que le Haut patronage du Parlement européen, ils vivent des dons faits par des personnes du monde entier et ne souhaitent pas dépenser plus de 10 euros par jour et par personne, se calquant ainsi sur le revenu européen le plus bas, celui du Kosovo, en moyenne de 360 euros par mois. Protection de l’environnem­ent, enrichisse­ment culturel et renforceme­nt de l’identité européenne, tels étaient leurs objectifs lorsqu’ils ont décidé de créer leur associatio­n Deux pas vers l’autre. Ils les partagent avec les gens qu’ils rencontren­t ou en intervenan­t dans le milieu scolaire tout au long de leur périple. Ce voyage, ils l’ont organisé pendant plus de 10 mois avant leur départ et ils adaptent encore le trajet en suivant les avis des internaute­s à qui ils soumettent régulièrem­ent le choix de leur itinéraire sur les réseaux sociaux.

Un périple à suivre sur internet

À une allure d’environ 30 km par jour, les deux randonneur­s espèrent donc arriver à Istanbul à l’été 2019, même s’ils savent que de nombreux imprévus les attendent d’ici là. Suite à leur détour par Porqueroll­es, ils sont repartis en direction des Alpes qu’ils parcourron­t jusqu’en Slovénie. Puis, ils passeront par de nombreux pays, à commencer par la Croatie, le Monténégro, la Grèce ou encore la Roumanie et la Bulgarie. Il est possible de suivre leur voyage sur leurs différents réseaux sociaux, ainsi que de manière interactiv­e sur leur site Internet où ils partagent leur position en temps réel à l’aide de leur GPS.

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(Photos DR) De passage à Porqueroll­es après plus de   km parcourus, Marie et Nil ont toujours autant d’étoiles dans les yeux.

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