Les résidents d’un lotissement neuf dénoncent des «aberrations»
Pas encore terminé, le Domaine des Oliviers, ensemble de plus de trente maisons, cristallise déjà le mécontentement de certains de ses habitants. Ils pointent de nombreuses malfaçons
Parmi les résidents, locataires ou propriétaires, du Domaine des Oliviers, au Revest, aucun n’a de difficulté de mobilité. Pourtant, depuis quelques semaines dans ce lotissement privé flambant neuf, une dizaine de places de stationnement se sont vues affubler du symbole « handicapé », dont sept sur dix dans l’allée principale. Soit la majorité. Le hic, c’est que ces places, certains les ont achetées, afin de bénéficier d’un parking supplémentaire. C’est le cas d’une des propriétaires, qui affirme avoir déboursé dix mille euros pour une place qu’elle ne peut, dit-elle, utiliser : « Je n’ai pas de carte d’invalidité ! » Un autre, lui, n’a pas tant de scrupules et gare sa voiture sur l’une desdites places. «Je ne peux pas vraiment faire autrement. » Et il aurait tort de se priver puisque du côté du promoteur immobilier, la responsable de programme du groupe New-Im, Ghislaine Trilliat, explique que « ce n’est pas parce qu’il y a un marquage que ce ne sont pas leurs places ». Elle précise que s’agissant d’une propriété privée, « ils ne peuvent être verbalisés » pour s’être stationnés sur des places normalement réservées aux personnes à mobilité réduite. «En fait, souligne Ghislaine Trilliat, il s’agit pour nous d’être en conformité avec la réglementation, qui impose un certain nombre de places PMR. Une fois, que nous aurons obtenu notre conformité, les résidents pourront enlever le symbole s’ils le souhaitent. En attendant, tout est aux normes. »
Plusieurs procédures
Ce n’est pourtant pas ce que disent plusieurs locataires et propriétaires. L’une assure que « lorsqu’il pleut [son] jardin se transforme en piscine, à cause d’infiltrations »; une autre que son compteur électrique est chez sa voisine. En déambulant dans la copropriété, difficile en effet de ne pas voir, ici, une fissure sur un mur de soutènement, là, un crochet à volet, alors que des barreaux ont été installés, ici encore, des tuiles qui se détachent des toitures. « Des aberrations», tempête cette même propriétaire. Des locataires ont même récemment quitté les lieux, envahis par de la moisissure et des champignons de plusieurs centimètres (notre édition du 22 mai). « On est quatre ou cinq à avoir lancé des procédures », lance un jeune propriétaire, lui-même en plein contentieux, à l’instar de l’une de ses voisines.
Des plâtres
De procédure, dit Ghislaine Trilliat, il n’y en aurait qu’une. Puis botte en touche. Bien sûr, elle reconnaît que ce chantier a été compliqué: «On a essuyé des plâtres», déplore-t-elle, faisant référence à un charpentier et un maçon qui ont mis la clé sous la porte avant que les travaux n’arrivent à leur terme. Au point de devoir demander à la mairie de prolonger le permis de construire. Mais, insiste la responsable, «nous sommes un groupe lyonnais et ne sommes pas sur place. Nous sommes promoteurs, pas réalisateurs. Et si une entreprise exécute mal, ce n’est pas de notre fait.» Et d’ajouter: «Pendant la construction nous souscrivons à une assurance dommage ouvrage que nous transférons aux propriétaires lorsqu’ils prennent possession de leurs biens.» Autrement dit, à eux d’utiliser la garantie et de faire valoir leurs droits s’ils constatent des malfaçons. Alors que le chantier a débuté en 2013, que les premiers lots ont été livrés en 2015, treize maisons restent à construire, quinze à commercialiser.