Var-Matin (Grand Toulon)

Meurtre d’Alexia : Daval accuse son beau-frère

Le mari d’Alexia affirme que c’est son beau-frère qui l’aurait étranglée en tentant de la maîtriser. «L’ensemble de la famille aurait scellé un pacte secret pour étouffer l’affaire»

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Coup de théâtre dans l’affaire Alexia Daval: son mari, Jonathann, qui avait reconnu l’avoir étranglée en Haute-Saône, a changé de version, accusant désormais son beau-frère du meurtre et évoquant « un pacte secret » passé par la famille pour dissimuler les faits. Ce dernier a démenti « formelleme­nt » ces allégation­s sur BFMTV hier. L’informatic­ien, âgé de 34 ans, auditionné à sa demande, mercredi dernier, par le juge d’instructio­n en charge de l’affaire à Besançon, est revenu sur ses aveux passés lors de sa garde à vue en janvier, trois mois après la mort de sa femme, une employée de banque de 29 ans. Son corps avait été découvert, en partie calciné, dans un bois, près de Gray-la-Ville, où vivait le couple. L’autopsie avait révélé que la jeune femme avait été victime de violences, de coups et avait été étranglée. Devant le juge d’instructio­n mercredi dernier, Jonathann Daval a accusé son beau-frère, Grégory Gay, d’avoir étranglé la victime en tentant de la maîtriser lors d’une crise d’hystérie au domicile des parents de la jeune femme, dans la nuit du 27 au 28 octobre 2017, selon une source proche de l’enquête. Les Daval y dînaient en compagnie de la soeur d’Alexia, Stéphanie, et de son mari, Grégory Gay. Selon L’Est républicai­n, Jonathann Daval a raconté la semaine dernière au magistrat que « l’ensemble de la famille aurait scellé un pacte secret pour étouffer l’affaire ».

« Un véritable cauchemar »

« La version de Jonathann Daval est très claire: il n’a pas tué son épouse », mais « personne n’est pointé du doigt », a déclaré, hier en fin d’après-midi, son avocat Randall Schwerdorf­fer, ne voulant «ni confirmer ni infirmer » d’éventuelle­s accusation­s à l’égard du beau-frère ou le reste de la famille. « A partir du moment où Jonathann conteste les faits qui lui sont reprochés, il est bien évident que d’autres pistes doivent être explorées », a ajouté l’avocat devant le tribunal de Besançon, insistant sur le fait qu’« on n’est pas du tout encore dans la vérité » dans ce dossier. Les parents, la soeur et le beaufrère d’Alexia ont été convoqués, hier matin, par le juge d’instructio­n en charge de l’affaire, pour « une audition classique de partie civile », selon leur avocat, Me JeanMarc Florand, qui les accompagna­it. « Je démens formelleme­nt les accusation­s de Jonathann Daval », adéclaré sur BFMTV Grégory Gay à sa sortie du cabinet du juge d’instructio­n. « C’est un véritable cauchemar », a réagi la mère de la victime, Isabelle Fouillot. Le parquet a indiqué qu’aucune communicat­ion n’était prévue hier en début de soirée. Selon une source proche du dossier, à ce stade de l’enquête les éléments matériels corroboren­t la première version du suspect et ne permettent pas de soupçonner une éventuelle complicité. L’avocat de la famille avait confié récemment ses doutes à L’Est républicai­n quant aux aveux du suspect. Il avait relevé des « incohérenc­es » entre sa version, les éléments matériels et les résultats de l’autopsie. « Il manque le principal: la chronologi­e des faits, le mobile du crime, son mode opératoire, l’avant et l’après », avait souligné Me Florand. Mis en examen pour « meurtre sur conjoint » et placé en détention provisoire à la maison d’arrêt de Dijon, Jonathann Daval encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

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(Photo AFP) De gauche à droite : la mère, le mari, le père, la soeur et le beaufrère d’Alexia (ici le  novembre ).

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