Nicolas Hulot impose son plan biodiversité
Le gouvernement s’est engagé, hier, à répondreàl’ « urgence » de la disparition accélérée de la biodiversité, se fixant de grands objectifs qui demanderont à être concrétisés, dans un plan déjà critiqué pour son manque de moyens. Pour signifier l’ampleur de l’engagement, le Premier ministre a réuni, hier, une partie du gouvernement au Muséum d’histoire naturelle de Paris pour adopter ce plan de protection des espaces naturels et des espèces. Abeilles décimées, campagnes vidées de leurs oiseaux, insectes volatilisés, espaces naturels grignotés… Le constat d’un déclin accéléré du monde du vivant est sans appel. Au coeur des dizaines de mesures, à l’esprit plus incitatif que contraignant, figurent la gestion des plastiques, la réduction de l’artificialisation des sols, le rôle des agriculteurs. Alors que la France perd l’équivalent d’un département comme la Loire-Atlantique tous les dix ans en espaces naturels et agricoles, le gouvernement se fixe l’objectif de zéro artificialisation nette. Ce qui veut dire compenser chaque surface bétonnée ou goudronnée par la même superficie rendue à la nature ailleurs. Mais l’échéance pour cet objectif doit encore être discutée, avec les collectivités locales notamment. « L’apogée des grandes surfaces démesurées est derrière nous », assurait Nicolas Hulot dans un entretien au Parisien paru hier. Le gouvernement va aussi débloquer 150 millions d’euros d’ici à 2021 pour aider les agriculteurs agissant pour restaurer les milieux: haies, mares… Pour les océans, le plan prévoit de « supprimer progressivement » les produits en plastique à usage unique trouvés le plus fréquemment sur les plages. L’interdiction des sacs en plastique ou des cotons-tiges est déjà décidée, celle des pailles ou des touillettes votée par le Sénat il y a quelques jours sera soutenue par le gouvernement.
Création ou extension de réserves nationales
Hulot veut agir avec la biodiversité comme avec le climat : mobiliser toutes les strates de la société sur ce thème, citoyens, élus mais aussi entreprises. La défense de la faune et de la flore passera par la création ou l’extension de 20 réserves nationales d’ici à la fin du quinquennat, financées par le gouvernement. Autre mesure, un plan, dès cette année, pour protéger les cétacés du risque d’échouage ou de capture accidentelle.