Var-Matin (Grand Toulon)

Grizou, la pub et moi…

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Depuis trois semaines, je m’adonne à un nouvel exercice physique. Dès que se termine un match et se profile la sacro-sainte page de pub, je bondis tel Jerry Lewis sur la télécomman­de, quitte à écraser mon fils dans le feu de l’action, pour changer dare-dare de chaîne. Le succès n’est pas toujours garanti. Il m’arrive de tomber de Charybde en Scylla. Car les footballeu­rs-sandwiches sont partout. Il faut rivaliser d’ingéniosit­é pour tenter d’échapper un tant soit peu à leur emprise éreintante. Ma tête de Turc, c’est Griezmann. Omniprésen­t dans les « réclames » davantage que sur le terrain. Le cauchemar ne s’arrête hélas pas au salon. Il suffit de prendre la voiture et d’allumer la radio pour subir une nouvelle attaque en règle. Des équipement­s sportifs aux casques, des rasoirs aux shampooing­s, sa boulimie publicitai­re lui rapportera­it environ trois millions d’euros par an. Selon les spécialist­es, il n’est pourtant pas encore un « grand champion », dont l’apanage est de gagner plus en contrats de sponsoring qu’en salaire (à l’Atlético de Madrid, Griezmann va désormais émarger à plus de  M€ par saison). Triste époque où plus aucun geste n’est gratuit. Même durant les matches, les joueurs semblent passer leur temps à répéter le tournage de leurs futures pubs. Pour Hollywood, ce n’est en revanche pas gagné, à voir ces roulés-boulés grotesques et surjoués, ces comédiens de série C qui se tiennent la tête quand ils ont pris un coup dans le dos, ou plus souvent aucun coup du tout. Certains n’ont, à l’évidence, toujours pas compris que les ralentis les guignolise­nt. Bon, je regarderai malgré tout le match cet après-midi. Forcément. Allez les Bleus ! Même si l’envie de détester le foot se fait parfois furieuse.

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