D’un fort à l’autre, Bayamo conserve son « âme »
Contraint de quitter le fort Napoléon – pour raison de sécurité – et de s’installer au fort Balaguier, le festival cubain reste fidèle à ses fondamentaux culturels, mais perd en capacité
Le coup d’envoi de la 19e édition du festival Bayamo a été donné jeudi soir avec l’inauguration de l’exposition d’un peintre cubain, laquelle sera suivie des habituels cours de salsa puis de trois soirées de concerts (du 19 au 21 juillet) avec des pointures de l’île caribéenne. Cet événement culturel unique dans la région garde le cap malgré un coup dur : le fort Napoléon étant fermé au public durant tout l’été à cause des risques d’incendies, il doit se replier au fort Balaguier (1), un lieu tout aussi adapté, mais avec un espace d’accueil plus réduit.
« Il aurait fallu abattre arbres »
Suite aux violents incendies de l’été dernier dans le Var, le préfet a en effet durci les conditions d’organisation des événements accueillant du public dans des zones boisées. « En fait, précise le maire Marc Vuillemot, le point sensible concerne la mise en sécurité des spectateurs en cas de départ de feu sur le site entouré de forêt. Pour continuer à assurer des activités accueillant du public au fort Napoléon, il aurait fallu raser 300 arbres... Je ne me suis même pas posé la question ! ». « Dans l’urgence, complète Eric Marro, adjoint à la culture, on a dû chercher un autre site : Circoscène, parc Braudel, parc de la Navale... La solution la moins préjudiciable, c’était le fort Balaguier ». Un choix validé par MarieHélène Jimenez-Pérez, organisatrice et cheville ouvrière du festival : « Ce cadre, presque similaire à celui de Napoléon – deux architectures de type Vauban –, se prête bien aux concerts et permet de conserver l’esthétique et l’âme du festival. Nous avons l’assurance de rester dans l’esprit de fête, de partage et de convivialité qui caractérise Bayamo ». Toutefois, il existe une différence de taille entre les deux forts : à Balaguier, la jauge maximum est de 280 places (moitié assises, moitié debout), contre 600 à Napoléon (250 assises, 350 debout). « Au final, poursuit Mme Jimenez-Pérez, on a préféré perdre en capacité plutôt de choisir un lieu où l’ambiance aurait été différente ».
Un manque à gagner certain
Reste que ce choix ne sera pas sans conséquence sur l’équilibre financier du festival. Avec une jauge plus de deux fois inférieure, les recettes de billetterie et de consommations vont chuter, alors que les charges restent peu ou prou les mêmes : « Nous avons appris l’impossibilité d’organiser l’événement au fort Napoléon deux mois avant la date du premier concert. Mais les contrats étaient déjà signés avec les artistes, sans pouvoir revenir en arrière ». Pour compenser le manque à gagner, l’organisation a décidé d’augmenter légèrement les tarifs (1 € de plus pour les soirées, 5 € de plus pour le pass 3 concerts, 1 € de plus pour les boissons). Par chance, des partenaires privés ont apporté leur soutien in extremis, soit en numéraire, soit en logistique (prêt de voitures – auparavant louées – pour le transport des artistes, impression gratuite des affiches…). La municipalité a également rallongé sa subvention lors du dernier conseil municipal, fin juin, passant de 12 600 à 13 600 €. Chacun loue, d’ailleurs, la fidélité des partenaires institutionnels autour de Bayamo : la Ville, le Département et la Région. Qu’il s’agisse du maire, de Nathalie Bicais (Conseil départemental) ou de Sandra Torres (Conseil régional), les « financeurs » saluent, à l’unisson, la qualité de la programmation et les vertus du festival, « lieu de rencontres, d’échanges, de culturel et de vivre ensemble». Cela étant, quand bien même tous les concerts afficheraient complet, un déficit de plusieurs milliers d’euros se profile. Raison pour laquelle, assure la municipalité, « dès septembre, on se mettra au travail avec les partenaires pour préparer l’édition 2019 ». Histoire de mettre toutes les chances de son côté pour que Bayamo puisse fêter, l’an prochain, son 20e anniversaire sur son lieu de création. 1. 924,
En première partie, à partir de h, le trio Caña Santa ouvre le bal avec un mélange de tous les styles de la musique cubaine.
Jeudi : à h, MutaSon, groupe féminin de « son », musique traditionnelle cubaine.
Vendredi : à h, NG la Banda, spécialiste de « timba » (mélange de salsa et de funk) pour un concert unique en France à l’occasion de ses trente ans de carrière.
Samedi : à h, Manolin el medico de la salsa : de la pure salsa.
Après les concerts, un after avec un DJ spécialiste de la musique cubaine. Il est conseillé d’acheter ses places à l’avance, à l’office de tourisme et dans les billetteries habituelles. Prix de la soirée à partir de 20 h : 18 Pass’Festival trois soirées 50
Exposition Dans la tour du fort Balaguier, expo du peintre cubain Lazaro Silveiro Noa «Cuba, raices y tradiciones». Entrée libre jusqu’au 30 août (ouverte aux horaires du fort).
Stages de salsa
A la maison Jean-Bouvet : le juillet pour les débutants, et les et pour les pratiquants « intermédiaires » et avancés. Réservation obligatoire au 06.28.90.24.76