Giannini sort de son silence
Via un (long) texte envoyé à Var-matin, le président du HTV réagit aux propos des élus locaux, qui ont récemment saisi la justice dans le but d’obtenir des explications sur la gestion du club
Alors que les maires de Toulon et Hyères Hubert Falco et Jean-Pierre Giran, ainsi que le président du conseil départemental Marc Giraud, ont saisi le procureur du Tribunal de grande instance et la Chambre régionale des comptes afin de faire la lumière sur la gestion du HTV, qui vient de céder ses droits sportifs au Paris basket avenir (notre édition du 23 juin 2018) ,le président du HTV Christian Giannini n’a pas apprécié leurs propos, leurs mises en cause ni ces « manoeuvres, destinées à [me] décrédibiliser dans un contexte conflictuel ». Il a fini par adresser à votre quotidien, par le biais de son avocat, une longue réaction dans laquelle il s’insurge notamment contre les « insinuations » selon lesquelles « les subventions versées ‘‘au HTV’’ auraient pu être en partie ‘‘basculées vers le secteur pro’’, constituant dès lors un détournement de fonds publics » .Et rétorque donc que « chaque année, tant l’association que la SAOS HTV ont pu bénéficier de fonds d’origine publique en parfaite transparence et connaissance des autorités publiques ».
« Les comptes ont été contrôlés et approuvés »
Christian Giannini rappelle d’abord que « le Tribunal notait déjà, en 2014, l’existence d’une créance détenue par la SAOS sur l’association à hauteur de plus de 500 000 euros, ce qui explique aujourd’hui encore l’existence d’une dette importante estimée dans l’article à 240 000 euros restant dus ». Il conteste également certains chiffres, comme celui du montant des subventions : « Le budget de la SAOS pour 2017 est composé d’environ 1,3 million d’euros de financement public sur un budget de 2,1 millions d’euros, soit 61 % de financement public et non 80 %, 580 000 euros de subventions étant directement versés à l’association au sein de laquelle [je ne suis] pas associé et ne dispose d’aucun pouvoir de contrôle ou de direction. Ainsi, le subventionnement public dans ce domaine se destine, conformément au Code du sport, à deux types de structure, à savoir les associations sportives d’une part, et les sociétés sportives d’autre part auxquelles elles sont adossées. » Le président du HTV développe encore : « Toute subvention versée doit être affectée à des missions d’intérêt général, à l’exclusion de toute autre destination. Les rémunérations de prestations de services peuvent, quant à elles, être affectées à l’usage souhaité par la structure. Au cas présent, l’intégralité des subventions versées a bien été affectée à des missions d’intérêt général et n’ont en aucun cas servi au financement de la ligue professionnelle. » Et précise alors qu’il a fourni à qui de droit, « conformément à la loi », tous les documents nécessaires à la perception de ces subventions. «Les comptes [ont] été contrôlés et approuvés par un commissaire aux comptes. »
« Comment peuvent-ils parler d’opacité ? »
Dès lors, interroge Christian Giannini, « comment les édiles peuventils parler d’opacité et prétendre à une utilisation frauduleuse, ou à tout le moins non conforme, de l’argent public? Il est savoureux de lire que les autorités auraient découvert un déficit de plus d’un million d’euros, de même que l’existence de dettes importantes de l’association à l’égard de la SAOS, dette antérieure à [mon] arrivée, et visée par un jugement public rendu par le tribunal de commerce de Toulon en 2014. » Des propos que le président du HTV trouve « étonnants », « sauf à considérer que les édiles ne se sont que trop peu intéressés au club au titre d’informations pourtant parfaitement publiques » et qu’ils «ont accordé des fonds publics en contrariété avec la loi, et notamment les dispositions rigoureuses du Code du sport portant sur l’octroi de subventions. » La passe d’armes est sans doute loin d’être terminée...