Var-Matin (Grand Toulon)

Froome, la sortie de route

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Plus de peur que de mal, sauf au classement : Chris Froome a connu une arrivée très mouvementé­e pour la première étape du Tour avec une chute sans blessure grave mais près d’une minute de perdue au général. A environ six kilomètres de l’arrivée, le Britanniqu­e, placé dans le sillage de l’Allemand Tony Martin, a quitté la route pour se retrouver dans l’herbe et chuter. Bilan: un maillot déchiré, quelques égratignur­es sur le genou droit et le coude droit. Et, surtout, une course-poursuite pour tenter de limiter la casse. Au final, il a concédé 51 secondes sur le peloton principal. « Je lui ai demandé rapidement comment il se sentait après la chute, parce que l’on n’a rien vu, forcément. A cette vitesse, c’était assez impression­nant. Il m’a dit que ça allait, il a juste perdu beaucoup de temps pour reprendre son vélo, remonter, et recourir », a expliqué le directeur sportif de l’équipe Sky, Nicolas Portal. « C’était un peu chaotique, avec pas mal de sprinters mais c’est la course. Je suis simplement heureux de ne pas être plus blessé. Il y a encore beaucoup de route à parcourir jusqu’à l’arrivée à Paris » ,adeson côté précisé Froome.

Temps perdu

« On savait que ces premiers jours seraient complexes. Mais ça fait partie du jeu malheureus­ement. Tous les coureurs souhaitent être devant dans le peloton dans ces arrivées, être dans le premier tiers. Les gars (de

son équipe Sky, NDLR) ne pouvaient pas faire beaucoup plus », a ajouté le quadruple vainqueur de la Grande Boucle (2013, 2015, 2016, 2017). Si physiqueme­nt a priori rien de très grave n’est à signaler pour Froome, au classement général il a tout de même perdu une cinquantai­ne de secondes sur certains de ses rivaux pour le maillot jaune (Nibali, Dumoulin, Uran, Bardet), arrivés dans le groupe principal. « Cinquante et une secondes pour Froome, c’est quand même un débours important », a noté Vincent Lavenu, le manager général d’AG2R La Mondiale, l’équipe de Romain Bardet, Vincent Lavenu. « Ça fait partie du jeu. Pour Chris, ça doit être une forme de colère. Les gars jouent un jeu très dangereux, un Tour de France, ça se gagne à très peu, donc perdre du temps sur une chute c’est rageant », a estimé

Portal. « Il m’a dit que c’était de la tension entre les équipes de sprinteurs et les équipes qui visent le général. Ça arrive quand les routes sont très larges, là ça n’aidait pas. C’est pour ça que l’on a les équipiers qui doivent faire le job pour être le plus devant possible », a précisé le directeur sportif.

Froome tombe, Quitana crève

Froome lui n’en voulait pas à ses équipiers, qui ne pouvaient pas en faire plus que ce qu’ils n’ont fait. Dans le Tour d’Italie qu’il a remporté fin mai, le Britanniqu­e de 33 ans était également tombé, à l’entraîneme­nt puis lors de l’ascension de Mongevergi­ne. Blanchi il y a une semaine dans la procédure antidopage le visant depuis septembre 2017, Froome a été autorisé par les organisate­urs du Tour de France à se présenter au départ. Il vise un cinquième sacre sur la Grande Boucle. Son équipe Sky a connu dans l’ensemble des difficulté­s, puisque le Colombien Egan Bernal, plus jeune coureur engagé sur le Tour et prétendant au maillot blanc de meilleur jeune sur les Champs-Élysées, a perdu près d’une minute et demie sur les meilleurs après une chute. Seule maigre consolatio­n pour Froome, Nairo Quintana, son dauphin en 2013 et 2015 et rival pour la victoire finale à Paris, a également perdu du temps, après avoir tapé une bordure et cassé ses deux roues. Le Colombien a cédé 24 secondes de plus que Froome, en arrivant avec Bernal. La guigne.

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