Bijoux divins
Une exceptionnelle collection de bijoux de dévotion, datant des XVII et XVIIIe siècles, s’apprête à passer sous le marteau à Monaco.
Voilà une vacation qui s’apprête à briller de mille feux. A l’occasion de sa vente d’« Importants bijoux » les 16 et 17 juillet, l’Hôtel des Ventes de Monte-Carlo (HVMC) propose une collection unique d’anciens bijoux de dévotion datant du XVIIe et du XVIIIe siècles. Parmi les pièces phares de la vente figure une exceptionnelle lanterne en or abritant une statuette de la Vierge en bois sculpté, vêtue d’un habit doré à la feuille et rehaussé d’émaux polychrome. D’un poids de 88 grammes, ce joyau espagnol du XVIIIe siècle est estimé entre 16 000 et 18 000 euros. On trouve aussi un exceptionnel pendentif fabriqué à Trapani en Sicile présentant une sainte Barbe en corail sculpté (est. 10 000 – 15 000 euros), ou encore, un incroyable pendentif en forme de croix doté de deux pampilles d’émeraude (est. 7 000 – 8 000 euros). Considérés comme des protections, ces joyaux divins constituaient autrefois un signe de richesse et de religiosité. « A l’époque, ils sont essentiellement portés par la grande bourgeoisie, les aristocrates ou le milieu religieux. L’or était très cher et les pierres précieuses très rares. Il suffit de voir les tableaux du XVIIe siècle, les personnages importants sont toujours représentés avec ce type de bijoux », souligne maître Chantal Beauvois, de chez HVMC. Ces parures précieuses, à l’effigie de la Vierge, de saintes et de saints patrons, sont élaborés par des bijoutiers, espagnols le plus souvent, qui, au XVIIe siècle, circulent d’une cour à l’autre. On les porte alors en pendentif au bout d’une longue chaine, directement sur les vêtements ou bien sur le rebord d’un chapeau. Objets de prières, certains bijoux servent aussi de reliquaires, abritant dans de petits réceptacles des cheveux d’une sainte ou bien des morceaux de l’un de ses costumes. A partir du XVIIIe siècle, le style religieux est peu à peu délaissé et les bijoux empruntent de plus en plus leur forme à la nature, avec des bouquets de fleurs, des oiseaux, des insectes… « Il ne reste plus beaucoup de bijoux de dévotion, car ils sont tellement fragiles et le peu d’or récupéré sur les bijoux au cours des siècles a souvent été fondu pour créer quelque chose plus à la mode. Ce sont de vrais objets de collection » précise maître Beauvois. Au-delà des bijoux de dévotion, la vente des 16 et 17 juillet propose plus de 650 lots en tout, avec de très belles pierres précieuses, des bijoux arts déco et de différentes époques, ainsi qu’un exceptionnel collier de trois rangs de perles fines. « Un prodige de la nature », déclare maître Beauvois. De quoi attiser la convoitise des collectionneurs.