Var-Matin (Grand Toulon)

Le combat de la famille de Emre, victime de la route en 2015

Le 29 septembre 2015, Emre Celik, un Craurois de 15 ans, élève au Golf-Hôtel, décédait en centrevill­e. Si un non-lieu a été prononcé, sa famille entend faire reconnaîtr­e son état de victime

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Un drame de la route. un terrible accident au cours duquel un adolescent de 15 ans a été happé sous les yeux de plusieurs collégiens et lycéens sous les roues d’un bus en plein centre-ville d’Hyères. Le 29 septembre 2015, à 17 h 40, Emre Celik, élève au Golf-Hôtel a rendu son dernier souffle sur le bitume de la place Joffre. Ce jour-là, il venait de descendre d’un premier bus (la ligne 17, Golf-Hôtel/centre) sur le haut de l’artère et, avec trois autres camarades, il s’est mis à courir pour tenter de rattraper la ligne n°29 pour rejoindre le domicile familial à La Crau. Courir, un peu comme d’habitude pour éviter de devoir attendre le prochain autocar pour ne pas arriver trop tard chez lui. Un premier camarade est monté, un deuxième, un troisième mais Emre n’a jamais pu les rejoindre. L’ado rieur, bon camarade, étudiant tranquille et amateur de chant a vainement tapé contre la porte vitrée qui s’était refermée devant lui. La conductric­e a poursuivi sa route. Dans des cris d’horreur, plusieurs jeunes présents dans l’autobus ont alors vu le jeune garçon disparaîtr­e de leur champ de vision. Et puis un bruit glaçant. Le choc. Le traumatism­e.

Un dossier classé

Moins de onze mois après cet accident mortel, la juge d’instructio­n en charge de l’affaire au Tribunal de grande instance de Toulon transmet une fin d’informatio­n. Trois mois plus tard, le 21 novembre 2016, la décision tombe à l’encontre de la conductric­e du bus, une femme âgée d’une soixantain­e d’années : un non-lieu. La juge a estimé qu’aucune faute pénale ne pouvait être reprochée à la sexagénair­e. Qu’il n’y a pas lieu à la poursuivre devant la justice. Il n’y aura donc pas de procès pour homicide involontai­re. Pour Me Kevin Travart, désormais en charge de la défense de la famille Celik (1), il existe toutefois quelques zones d’ombre. « J’ai trouvé un dossier de 372 cotes, ce qui est relativeme­nt peu fourni pour un accident mortel, dont 120 concernent essentiell­ement l’autopsie. Il y avait pourtant de nombreux témoignage­s, quelques questions restées sans réponse. Mais désormais ce volet pénal est clos ». Face à une famille profondéme­nt affectée et pour le souvenir de Emre, l’avocat toulonnais va engager une procédure au civil. En indemnisat­ion selon la loi Badinter de 1985 relative aux accidents de la circulatio­n. « La question n’est pas l’indemnisat­ion. Le but est que ce jeune garçon de 15 ans qui avait toute la vie devant lui soit enfin reconnu comme la victime d’un accident de la circulatio­n causé par un bus ». Une nouvelle étape judiciaire pour la famille Celik. 1. Il n’était pas avocat de la famille au moment de la procédure pénale.

 ?? (Photos L. M. et DR) ?? Le  septembre , Emre Celik (en bas, à droite), qui venait de faire sa rentrée en seconde élève au lycée du Golf-Hôtel, a été victime d’un accident de la circulatio­n avec un bus. Déposé par un premier car en haut de la place Joffre (en haut à droite), il a couru comme trois autres camarades pour tenter de rattraper la ligne  plus bas (ci-dessus) afin de rejoindre son domicile à La Crau.
(Photos L. M. et DR) Le  septembre , Emre Celik (en bas, à droite), qui venait de faire sa rentrée en seconde élève au lycée du Golf-Hôtel, a été victime d’un accident de la circulatio­n avec un bus. Déposé par un premier car en haut de la place Joffre (en haut à droite), il a couru comme trois autres camarades pour tenter de rattraper la ligne  plus bas (ci-dessus) afin de rejoindre son domicile à La Crau.
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