Perché sur la montagne, le village médiéval de Peille vit avec son temps
Pour savoir ce qu’il y a au fond de ce village, à Peille, je m’en vais
tourner la page », chantait Léo Ferré. À croire que le poète s’adressait à nos lecteurs... Sur la place Carnot, ses mots retentissent encore là
« où les pierres se parlent ». Au MoyenÂge, à dix-neuf kilomètres de Nice et de Monaco, Peille est construite à 630 mètres d’altitude. Ces mêmes pierres font aujourd’hui la spécificité architecturale du village. Ses façades traditionnelles font partie intégrante de son patrimoine historique. À travers les vieilles ruelles du centre piéton, on grimpe pour découvrir ce qui se trouve en haut de la place, puis, on redescend en en se laissant tenter par les passages voûtés. « À Peille, on est tranquille. On a la nature », se délecte Robin qui habite ici depuis vingt ans. Seules les conversations des résidents résonnent dans le village resté intact depuis sa construction.
La transmission du patrimoine
La particularité de cette cité médiévale est d’avoir désaffecté ses chapelles pour leur donner une nouvelle vie : Saint-Sébastien est devenue l’hôtel de ville, Saint-Antoine, une boulangerie, la Miséricorde, un moulin à huile. Il n’y a pas que les bâtiments qui se conservent. Le dialecte peillasque s’apprend toujours à l’école. « Je veux que les enfants sachent qu’ici il y a une langue, qu’il y a une culture », lance Jean-Paul, natif du village. L’enseignant de peillasque est fier : « c’est mon village médiéval, ce sont mes racines ». C’est aussi pour cela qu’il a participé à la création de la fête du blé, il y a cinquante ans, pour que « perdure cette culture très ancienne qui a contribué à la survie des villageois et ce pourquoi ils sont encore là. » L’ensemble de la commune respire cette authenticité et exprime la volonté de perpétuer les traditions peillasques, que font vivre les fêtes populaires tout au long de l’été. Le village pittoresque continue fièrement d’exister.