Var-Matin (Grand Toulon)

Les larmes de Varia

- VINCENT, EN RUSSIE

Varia a 22 ans. Elle est l’une de nos accompagna­trices sur le sol russe. Elle parle un français parfait, a été jeune fille au pair à Paris et à Port-Grimaud, adore Louis de Funès et chante du Joe Dassin. Elle met tout en oeuvre pour qu’on rentre au pays avec une image positive de sa patrie, ce qui est valable pour une majeure partie de la population. Elle rêvait d’un France – Russie en finale, alors, quand Rakitic a trompé Akinfeev au terme de la séance des tirs au but, elle n’a pu retenir ses larmes. Comme des millions de Russes qui ont été transporté­s par la Sbornaya, alors qu’elle leur faisait honte il y a encore quelques semaines. Pour preuve, la blague à la mode en Russie avant le début du Mondial était la suivante : « Dans une école où la maîtresse demande aux enfants de raconter le métier de leur père, l’un des gamins répond que son papa est striptease­ur dans un club sadomaso. La maîtresse n’en revient pas et convoque l’enfant après la classe. - C’est vrai cette histoire ? lui demande-t-elle. - Non, mon père joue pour l’équipe de Russie, je ne veux pas qu’on se moque de moi. » Les temps ont bien changé. Les Russes adorent désormais leur équipe nationale. Après l’exploit contre l’Espagne, ils ont encore jubilé quand Mario Fernandes a égalisé de la tête, au bout de la prolongati­on. Une pure folie. On a alors vu un homme balancer sa bouteille d’eau en plastique sur l’écran géant, des familles se tomber dans les bras et des potes trinquer plusieurs fois de suite à la vodka. Du coup, on s’est pris au jeu et on a vécu la séance des tirs au but, comme des Russes, à savoir beaucoup gueuler et brayer « RU-SSI-A » en trois temps. Du coup, la Panenka de Smolov, stoppée par Subasic, on ne l’a pas acceptée, comme le raté de Fernandes, passé de héros à zéro en l’espace de dix minutes. Rakitic, lui, n’a pas tremblé. La Russie était éliminée en quart. Place aux pleurs et au silence…

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