Var-Matin (Grand Toulon)

« Le Gaou dégage une énergie positive »

- J.- C. MARCELLI

Des jeunes, des vieux. Des familles, des groupes de copains. Des estivants, des indigènes. Des punks, des rastas, des rockers, des babas. Tout ce petit monde s’est rassemblé durant deux jours sur la presqu’île du Gaou pour la quatrième édition du Pointu Festival. Un festival gratuit, financé par la ville de SixFours, qui fait la part belle au rock indé, de la musique hors labels prestigieu­x, et par essence pas commercial­e. Ils étaient pourtant 6500 pour la soirée de samedi, avec une majorité de groupes British (notre édition du 8 juillet). Et dimanche, ce sont des gangs Ricains qui ont embrasé la presqu’île.

The Soft Moon fait l’unanimité

On a débuté avec du girl power, et donc un duo exclusivem­ent féminin, Deap Vally. Qui a démontré qu’il n’y a pas besoin d’être nombreux, ni barbu et velu, pour faire du bruit et mettre le feu en ouverture d’une soirée où 5500 fans se sont agglutinés. Et ils n’ont pas été déçus. Car le deuxième groupe, The Soft Moon, a épaté tout le monde. Pas prévus au programme originel, mais arrivé en remplaceme­nt de Fu Manchu, les Californie­ns ont surpris tout le monde. « Je les avais vus au Pantiero à Cannes il y a deux ans, et ils m’avaient scotché, précise Vincent Lechat, le directeur artistique du festival. Depuis je les voulais à tout prix chez nous, et l’opportunit­é s’est présentée. » Et c’est sous un soleil couchant que les Soft Moon ont livré un set é-pous-tou-flant, tout en beat féroces, guitares saturées et puissance sonore énorme. « Un régal » , entendra-t-on hurlé par un nouveau fan conquis dès la fin du set. On confirme. La suite a été de la même veine. Fidlar, malgré des instrument­s égarés par Air France, a assuré un show vigoureux, tonique, bien dans l’esprit punk-skateur avec un chanteur, Zac Carper, qui a toujours la banane.

Programmat­ion de qualité de A à Z

Et que dire de Thee oh Sees, transcendé par le fou furieux John Dwyer. On a en effet assisté à un set primaire, rageur, ravageur, à tomber par terre. Du punk, de l’énergie à revendre avec la curiosité d’une double batterie, ça a déménagé grave sur le Gaou… Pour terminer, il fallait une touche française. On l’a eue avec Carpenter Brut. Vers minuit, le crime ne fut pas loin d’être parfait avec ce groupe dont le nom vient de John Carpenter, réalisateu­r de films d’épouvante bien connus dans les années 80 ( Halloween, Christine, The Thing, etc). Dans un style à la Justice ou Kavinsky, avec quelques appels de phare à Jean-Michel Jarre, la soirée s’est ainsi terminée dans une ambiance plus électro-rock. Il y en a donc eu pour presque tous les (bons) goûts dimanche au Gaou. On attend déjà la saison 5… Même si la nuit a forcément été courte, Vincent Lechat, directeur artistique du festival, était tout à sa joie hier matin pour débriefer sur ces deux jours, point d’orgue de la saison musicale six-fournaise.

Quel bilan tirez-vous de cette quatrième édition? C’est carrément positif. On fait quasi   spectateur­s sur les deux dates, c’est une progressio­n de  % par rapport à l’an dernier.

A quoi l’attribuez-vous? A de nombreux facteurs, tels que l’engouement sur la programmat­ion, les relais que nous avons dans la presse, y compris nationale, et le bouche-àoreille. On s’inscrit désormais dans les festivals qui comptent, on a pu le vérifier avec des gens qui sont venus exprès de toute la France, et même de l’étranger.

Un mot aussi sur l’ambiance, étonnammen­t paisible pour un festival aussi bruyant et furieux musicaleme­nt? C’est vrai, d’ailleurs le responsabl­e de la sécurité m’a confié qu’il n’y avait pas eu un seul incident sur les deux jours. Je pense que le Gaou a une énergie positive, il dégage ce sentiment, c’est un lieu convivial. Et c’est la force de ce festival.

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Lindsey Troy et Julie Edwards, de Deap Vally, ont ouvert le festival dimanche.
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