Var-Matin (Grand Toulon)

La gestion des déchets s’invite au conseil métropolit­ain

Les élus de la Métropole TPM ont ferraillé un long moment pour donner leur avis sur le plan régional de prévention des déchets. Le président, Hubert Falco, a plaidé pour l’unité du Var

- F. DUMAS

Quand Gilles Vincent, maire de Saint-Mandrier, et en charge de la commission environnem­ent à la Métropole, a pris la parole, tous les élus se sont tus. Et pour cause : leur avis sur le plan régional de prévention et de gestion des déchets était demandé. « Ce plan définit 9 orientatio­ns et 10 objectifs » , a signalé Gilles Vincent. Parmi les prérogativ­es, citons la «création d’un maillage d’unités de gestion de proximité à l’échelle de quatre espaces territoria­ux et la nécessité d’anticiper la disponibil­ité de surfaces foncières pour les équipement­s en question : en particulie­r pour la valorisati­on des biodéchets et des déchets inertes ». Décortique­r le départemen­t en plusieurs zones, en somme, pour traiter les déchets locaux différemme­nt… Bronca.

« Nos déchets, on les gère ! »

« Les bassins de vie, tels qu’ils sont définis, ne concernent pas la réalité des besoins », a d’abord réagi Gilles Vincent avant que le président de la Métropole, Hubert Falco, n’intervienn­e. « Il y a un principe : celui de préserver l’unité du Var en la matière. La Métropole a renforcé l’identité varoise. On doit donc trouver des solutions varoises plutôt que de se tourner vers d’autres structures, ailleurs. Nos déchets, on les gère comme on l’a toujours fait », a-t-il martelé. Robert Benéventi, maire d’Ollioules, l’a d’ailleurs exhorté à « faire une interventi­on puissante au niveau de la Région ! ». « Je le fais à chaque fois » ,a répondu Hubert Falco. « Cela veut dire quoi de considérer que le Var est un départemen­t de passage entre Nice et Marseille ? C’est nous qui créons le plus d’activité économique depuis quatre ans parce qu’on a toujours su se fédérer pour trouver des solutions varoises ».

« Nouveau modèle économique »

« Oui, ce plan régional de gestion des déchets est inacceptab­le ! », a renchéri Thierry Albertini, maire de La Valette. « Je n’accepterai jamais que le Var soit découpé en quatre secteurs : nord, sud, est et ouest. J’émets un avis défavorabl­e et je l’assume ! », a conclu Hubert Falco. Guy Rebec, d’Europe-Ecologie les verts, s’est abstenu tandis que Damien Guttierez, conseiller métropolit­ain (sans étiquette), a été le seul élu à émettre un avis favorable. Selon lui, ce « plan régional a pour principal objectif de développer un nouveau modèle économique vers une économie circulaire et économe en ressources. Sur des considérat­ions territoria­les et partisanes, Hubert Falco prive les Varois d’un plan indispensa­ble à leur qualité de vie pour les 15 prochaines années ». C’est néanmoins à une très large majorité que les conseiller­s métropolit­ains ont fait valoir leur opposition à ce plan qui, selon eux, « écartèle le Var ». Au-delà du débat, c’est bien la question de la place du Var dans la région qui était posée. Pour les élus, la réponse est claire : non pas un territoire coincé entre les Bouches-du-Rhône et les Alpes-Maritimes mais bien un départemen­t autonome. Et autosuffis­ant.

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(Photos Dominique Leriche) Marc Vuillemot, maire de La Seyne, comme la grande majorité des conseiller­s métropolit­ains (et du président, Hubert Falco), ont émis un avis défavorabl­e au plan régional.
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