La Marine recrute des « cyber » officiers et s’associe à l’Isen
L’école d’ingénieurs lance un nouveau master spécialisé dans la « cybersécurité » et signe un partenariat avec le Centre d’information et de recrutement des forces armées
L’heure est au tout numérique, y compris pour les questions de Défense. Navires ultra-automatisés, drones en tous genres : des technologies de pointe, mais aussi des cibles privilégiées pour les hackers et autre cyberterroristes. Afin de renforcer son arsenal défensif, la Marine nationale souhaite se doter d’ingénieurs spécialisés. « On a de vrais besoins en ressources humaines qualifiées », explique le capitaine de frégate Yann Bizien en charge du recrutement de la Marine dans le sud est. Il souligne qu’entre 2018 et 2019, soixante postes d’officiers « cyber » sont à pourvoir.
Un nouveau master « cybersécurité »
Tout naturellement, un rapprochement s’est opéré avec l’école toulonnaise Isen, qui a formé quelque 1 500 ingénieurs depuis sa création, en 1991. « Les questions de sécurité et de protection sont déjà très présentes dans nos différents enseignements, mais nous n’avions pas de cursus spécifique », rappelle Didier Goguenheim, directeur général de l’école d’ingénieurs. Ce sera chose faite dès la rentrée prochaine. Une première promotion d’élèves déjà titulaires d’un bac +3, intégrera un master en cybersécurité. « Il ne s’agira pas d’une formation spécifiquement destinée à former des ingénieurs pour la Marine, mais le cursus aura une coloration Défense », indique encore le responsable. Les élèves ingénieurs pourront par exemple bénéficier de stages, de visites et d’informations sur les besoins en recrutement de l’armée. Pour la Marine, l’objectif est de pouvoir accompagner la formation « sur place » de ces futurs ingénieurs très qualifiés. Une manière pour la Défense de séduire ces profils extrêmement prisés sur le marché du travail. Car même si l’armée n’est pas forcément en mesure de s’aligner sur les salaires des grandes entreprises, elle dispose d’autres atouts : « une politique de l’avancement, sociale, et d’hébergement incomparables », rappelle Yann Bizien.