Migrants: peine alourdie en appel pour une militante italienne
Une militante italienne qui avait été condamnée le 19 mai dernier à 1 000 euros d’amende par le tribunal correctionnel de Nice pour avoir tenté de faire entrer des migrants sur le territoire français, a vu hier sa peine renforcée. La cour d’appel d’Aix-en-Provence a infligé à Francesca Peirotti, 31 ans, six mois de prison avec sursis. Il lui était reproché d’avoir essayé de faire passer de Vintimille à Menton huit personnes originaires d’Érythrée et du Tchad, en 2016, à bord d’un fourgon portant le logo de la Croix-Rouge. La sanction est assortie d’une interdiction de séjour sur le territoire des Alpes-Maritimes pour une durée de cinq ans.
Un pourvoi en cassation
Francesca Peirotti, si elle réside aujourd’hui à Marseille, vivait à l’époque à Nice, où elle militait activement au sein de l’association Habitat & Citoyenneté. « Elle était une bénévole quasi permanente », témoigne l’un de ses membres en précisant que la jeune femme continue de relayer les initiatives diverses en faveur de « l’accès au droit pour tous ». « Je ferai appel car je n’ai rien fait », avait-elle déclaré en mai devant le palais de justice de Nice, entourée de son avocat, Me Zia Oloumi, et de plusieurs représentants du milieu associatif. Me Oloumi se dit très surpris : « Nous avions demandé la nullité d’un procèsverbal la mettant en cause. Cette nullité nous a été accordée. Il n’y avait donc aucun élément matériel permettant de constituer l’infraction. » Il a déposé dès hier un pourvoi en cassation. Et envisage d’ores et déjà de saisir la Cour européenne des droits de l’Homme.