Var-Matin (Grand Toulon)

Pour une soirée film, plutôt ou ?

- CÉLIA MALLECK cmalleck@nicematin.fr Blues Brothers Ray Disclosure ou Parov Stelar ?

Un contretemp­s que Gregory Porter a géré avec le sourire. Le parrain du 70e anniversai­re du Nice Jazz devait chanter sur la scène Masséna, lundi soir, en ouverture du festival. Accompagné par l’orchestre philharmon­ique de Nice, dirigé par Vince Mendoza. Mais la prestation a dû être annulée à cause d’un orage. Son concert a été reprogramm­é mardi soir au théâtre de Verdure. Entre-temps, le jazzman a profité de son aprèsmidi de libre pour visiter l’exposition Jazz’in Nice, à la Villa Masséna.

Le show annulé, qu’avez-vous fait de votre soirée ? J’ai dîné avec Kyle Eastwood et son groupe. Et j’ai passé un peu plus de temps avec le maire de Nice. J’aime quand une ville se tient derrière un festival ou un mouvement artistique. Le Nice Jazz Festival donne un plus à la ville et à la culture. Le jazz suggère la liberté, l’ouverture et l’adhésion…

Le jazz, une ouverture d’esprit ? Oui. Je pense que la culture française comprend cette subtile protestati­on. C’est dans votre art, votre musique, votre ADN culturel. Dans d’autres pays, ayant certaines difficulté­s, quand je chante des chansons de liberté et de respect mutuel, ce n’est pas anodin. Tu fais de la musique, mais tu dis aussi quelque chose aux cultures.

Que pensez-vous de l’exposition Jazz’in Nice àla Villa Massena ? Elle confirme ce que je pensais de ce grand festival niçois. Comment il a participé à l’histoire de la musique. La tradition d’apprécier le jazz est maintenue depuis tant d’années que ça aide les projets à naître et inspirer d’autres enregistre­ments.

Heureux d’être parrain ? C’est super. Cela fait longtemps que je chante du jazz, mais je ne suis pas encore habitué au grand public. Quand j’étais plus jeune, je devais gagner en humilité et réfléchir à ce qu’était la musique. J’étais dans le public pendant vingt ans, en me disant que j’aimerais un jour être sur la scène.

C’est votre première avec un orchestre ? Non, j’ai déjà enregistré avec des orchestres, mais c’est la première fois que je joue avec quatreving­ts musiciens. C’est plus difficile. Tu dois être parfaiteme­nt synchronis­é. Mais c’est aussi plus majestueux. Ta voix surfe sur une vague de musique. Jouer avec un orchestre élève la performanc­e. C’est comme jouer dans un opéra, mais sans opéra.

Parlez-nous de Nat King Cole… Sa musique est importante pour moi. Ce sont les premières musiques que j’ai écoutées et qui m’ont encouragé et qui m’inspirent toujours. J’essaye d’écrire une chanson qui s’approche de Nature Boy.

Quelle est votre plus belle rencontre au festival ? C’est le public. Lundi, en marchant jusqu’à mon hôtel, j’ai été arrêté plusieurs fois. Les fans prenaient des photos, voulaient discuter. Mais ça ne m’a pas dérangé parce que c’est agréable d’avoir le retour des gens sur ce que ta musique représente pour eux. Les plus vieux diront « Nat King Cole aurait aimé ce que tu fais ! ». C’est super. Et puis découvrir qu’Ella Fitzgerald était là en , au moment où je suis né, ça me fait penser au fait que je suis un enfant de la musique. Ray Charles est très important pour moi et j’adore les musiques de ce film. La performanc­e de Jamie Foxx est incroyable. Mais je choisis les Blues Brothers .J’aidûle regarder cinquante fois quand j’étais enfant, et cent fois dans toute ma vie.

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