«Les marins les plus complets»
Questions à Jean-Baptiste Durier, directeur du Tour de France à la voile
Comment se déroule ce Tour nouveau format, plus resserré dans le temps ? Très bien. Sur une cadence effrénée puisque c’est déjà notre e acte depuis le départ de Dunkerque le juillet. C’est vraiment un marathon de jours, d’adrénaline, de confrontations sans répit. Et on a une situation très excitante, avec deux équipages dans un mouchoir de poche pour la victoire finale, et trois autres qui se tiennent en une dizaine de points pour la e place.
Pourquoi avoir choisi de raccourcir l’épreuve ? On est passé d’une épreuve de jours dont de navigation, à jours dont de navigation. L’intensité est montée de deux crans. Pour les équipages, il s’agit d’être toujours performant en changeant d’étape tous les deux jours, avec des transferts de nuit. De s’adapter en permanence à un nouveau plan d’eau, à de nouvelles conditions. Les coureurs enchaînent également deux types d’épreuves bien distincts... C’est notre particularité. D’abord, ce raid côtier qui est plus proche de la famille de la course au large, puis les stades nautiques, plus proches de la famille de l’inshore (JO, America’s cup...). Comme on propose ce format mixte, les coureurs de ce Tour voile sont les marins les plus complets. Ils prennent tous le risque d’être bousculés à un moment ou l’autre. De sortir de leur zone de confort.
Vous avez choisi de revenir à Hyères. Pour quelles raisons ? D’abord, on garde de très bons souvenirs d’il y a deux ans. Ensuite, on entretient d’excellentes relations avec la métropole TPM et la Ville d’Hyères, qui a la chance de disposer d’un plan d’eau absolument extraordinaire, sur l’un des plus beaux endroits de notre littoral. Enfin, il y a une belle histoire avec le Tour, puisque ça fait très longtemps qu’Hyères et la métropole ont un bateau engagé dans la compétition.
L’intérêt de ce Tour, c’est aussi de voir se côtoyer des marins «confirmés» et des jeunes «espoirs» de la voile? Tout à fait. On a un plateau assez incroyable, assez divers et assez large. On a des amateurs très aguerris mais qui font partie intégrante de ce Tour, beaucoup de très bons jeunes, qui sont clairement les futures stars de notre sport, et enfin, des coureurs qui font partie de l’élite : que ce soit de la course au large, comme par exemple Bernard Stamm, qui a couru le Vendée Globe et est le détenteur du Trophée Jules-Verne avec Joyon, ou alors des gens comme Team Oman Sail, avec Thierry Douillard qui vient de la coupe de l’America, et Steevy Morrison, qui a fait les JO et est plusieurs fois champion du monde de er.