Var-Matin (Grand Toulon)

Celui qui est champion du monde, c’est le meilleur. Point. »

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Vous avez fait le pari de faire confiance à Benjamin Pavard et Lucas Hernandez, deux latéraux inexpérime­ntés sur la scène internatio­nale. Vous ont-ils bluffé ? Peut-être que dans votre esprit, ils étaient remplaçant­s, mais ils ont joué dès la préparatio­n. Si je les ai pris, ce n’était pas pour leur faire plaisir. Sur leur valeur, on n’avait aucun doute avec le staff. L’inconnu, c’était de savoir comment ils allaient appréhende­r cette première compétitio­n internatio­nale.

Ce premier match poussif contre l’Australie, vous a-t-il contrarié ? J’avais fait le choix de la fraîcheur, mais ceux qui étaient censés amener cela se sont rendus compte qu’entre le vouloir, y être et le faire, il y avait de la route. Quant à ceux qui n’étaient pas dans le onze au départ, ils ont su inverser la tendance dès le deuxième match.

Vous parlez d’Olivier Giroud et Blaise Matuidi. Comment ont-ils vécu leur mise à l’écart ? Ils étaient déçus mais c’est normal. J’ai parlé avec eux. Au final, peut-être que ça leur a permis d’être performant­s ensuite. Tout a été réuni lors de ce premier match : le résultat, capital, ceux qui ont touché du doigt le niveau de la Coupe du monde et ceux ont apporté un plus. Au final, ce n’était pas si mal comme entrée en matière.

Le Pérou ? C’est le premier déclic. Un vrai match d’équipe, même si on souffre trop en deuxième période. Il s’est passé quelque chose. On a trouvé un équilibre. Ma plus grande fierté, c’est d’avoir su créer une telle force collective.

Paul Pogba a, semble-t-il, pris une nouvelle dimension dans ce groupe... Il est un peu le symbole de la réussite pour les plus jeunes, fait le liant avec les anciens de par son vécu. Paul a pris le leadership, avec d’autres. Mais, oui, il a pris du poids parce qu’il était performant sur le terrain. Il a également normalisé ses relations avec le monde extérieur, et notamment la presse. C’était important.

Cela vous énerve-t-il d’entendre que vous êtes champion du monde, mais que vous ne jouez pas bien ? Celui qui est champion, pour moi, c’est le meilleur. Point. Ce n’est ni recevable, ni audible, comme après l’Euro, que d’affirmer qu’on était allé en finale parce qu’on avait battu personne (Remonté). Les mecs ne connaissen­t rien… Il ne faut jamais enlever le mérite à l’équipe qui gagne. On n’a pas tout bien fait, bien sûr. Il y a une marge de progressio­n, bien sûr… Mais on a su s’adapter mieux que les autres.

Avez-vous douté contre l’Argentine ? (Direct) Non.

C’est le match fondateur ? La bascule, oui, car c’est un huitième de finale, l’Argentine en face, et qu’à un moment, on est mené -. Avoir renversé ce match nous a donné beaucoup de force. Après, on va dire, que ce n’était pas l’Argentine Comme N’Golo Kanté, qui a réalisé un Mondial époustoufl­ant… Lui, c’est un rayon de soleil. Je l’appelle « Petit bonhomme ». Il a toujours le sourire. Il est discret, n’aime pas se mettre en avant. Il se fait chambrer mais tout le monde l’adore. Pour un coach, c’est du velours.

Vos joueurs ont été omniprésen­ts sur les réseaux sociaux. Avez-vous suivi ça ? Non, je ne regarde jamais. Je les avais mis en garde sur ce que je voulais et ne voulais pas. Il ne fallait surtout pas qu’ils parlent des adversaire­s, des partenaire­s et préserver l’intimité du groupe. Apparemmen­t, cela a été plus fourni sur la fin. Mais je ne suis pas là pour leur dire ce qu’ils doivent écrire. J’en ai un qui a  ans, ils s’expriment comme ça.

Êtes-vous devenu plus tolérant ? J’ai toujours été tolérant. J’étais peutêtre plus démonstrat­if ou affectif avec certains car ils ont besoin de ça. C’est une génération qui marche à l’affect. Un geste, une parole. Il faut faire en sorte de maintenir tout le monde en éveil.

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