Stanley Clarke, pour mettre en fusion les plages du Mourillon
Le contrebassiste et bassiste américain Stanley Clarke, légende du jazz-rock et fusion, donnera ce soir le dernier grand concert de Jazz à Toulon, avec son band
C’est un musicien considéré par certains comme une « légende vivante », qui va clôturer les grands concerts du festival Jazz à Toulon, ce soir, sur les plages du Mourillon. Le nom de Stanley Clarke est associé à bon nombre de bandes originales de films. Ce contrebassiste et bassiste a surtout été l’un des pionniers du jazz fusion avec le groupe Return to forever, fondé au début des années 1970, avec Chick Corea. Le jazz-rock est aussi son domaine. Son esprit curieux, sa virtuosité (et ses mains d’extraterrestre !) n’ont pas moins que « révolutionné » le jeu de la basse électrique, estiment les spécialistes. Modeste, comme le sont les plus grands, il a gardé intacte sa curiosité pour toute innovation musicale.
Vous apprenez la musique pendant votre enfance, à Philadelphie. Et un jour vous suivez les pas de Miles Davis et John Coltrane. Racontez-nous cela... Quand j’ai commencé à jouer de la musique, vers ans, il y avait un musicien qui vivait dans la même rue que nous. Il s’appelait Byard Lancaster. Je passais mon temps à le regarder. Et un jour, il est venu nous voir, moi et mon ami batteur. Il nous a dit qu’il avait un show au club Showboat. Il nous a proposé de nous joindre à lui. Cela a été mon premier spectacle professionnel de jazz. J’ai adoré, parce que Miles Davis jouait là-bas... Cela a été le début d’une nouvelle vie pour moi. Je m’en souviens comme d’un moment formidable dans ma vie.
Comment vous travaillez la musique au quotidien pour arriver à sortir, à ce jour, plus de albums... Je trouve mon inspiration dans plein d’endroits. J’ai vraiment l’esprit ouvert quand je marche, ou quand je parle à quelqu’un ou juste en pensant à quelque chose, et je peux être inspiré par cela pour écrire de la musique. Je pense aussi que c’est une des raisons pour laquelle j’écris des musiques de films. C’est une chance. J’ai toujours posé de la musique sur tout.
Quels musiciens vous impressionnent aujourd’hui ? Avec qui vous aimeriez jouer ? J’aime jouer avec tout le monde, mais spécialement avec quelqu’un, qui peut être jeune, ou pas d’ailleurs, mais qui a des idées nouvelles sur la musique. C’est excitant d’écouter ou de jouer avec quelqu’un qui a quelque chose de nouveau à dire, pour jouer en solo par exemple... Une fois, à L. A., il y avait un type qui jouait de la trompette connecté à quelque chose. Il avait un truc comme un ordinateur. Un son différent sortait de sa trompette et c’était vraiment bien. J’étais fasciné de voir cela. Tout ce qui est nouveau est toujours excitant pour moi. Vous avez créé une fondation qui délivre des bourses pour aider les jeunes musiciens. Quels conseils donneriez-vous à un ou une jeune bassiste ? Eh bien, que la chose la plus importante est de savoir jouer de la contrebasse d’abord. C’est plus dur à apprendre que la basse électrique, car physiquement, la basse électrique est plus facile. Mais une personne qui n’a pas fait de contrebasse avant doit énormément pratiquer, parce que vous devez jouez avec les cordes, combiner plusieurs techniques. Même si aux boums, les filles vous regardent plus avec la guitare basse!
J’aime jouer en France en général, il y a quelque chose... J’ai beaucoup d’amis dans ce pays, avec une vraie tradition de musiciens, spécialement classiques, comme en Europe. Je suis notamment venu en Normandie pour le film Le transporteur (de Luc Besson, ndlr) pour réaliser la BO du film. Nous avons monté un orchestre avec des jeunes musiciens venus de tout le pays. Ils étaient très talentueux. C’était une super expérience, j’ai pris beaucoup de plaisir. Ce samedi soir, concert à 21h45, plages du Mourillon. Puis final du festival avec le concert coup de coeur dimanche, à 18h30, place Deydier : Lo Trio. Concerts gratuits.