Le rapport de l’IGPN souligne la responsabilité d’un haut gradé
Le rapport de l’inspection générale de la police nationale (IGPN), commandé par le ministre de l’intérieur, Gérard Collomb, à la suite de la révélation d’une vidéo montrant l’ex-conseiller de l’Elysée Alexandre Benalla frappant des manifestants le er mai à Paris, a livré ses premiers enseignements, hier. Selon ce rapport, l’un des hauts gradés de la préfecture de police n’avait « pas évoqué » avec sa hiérarchie la présence de M. Benalla comme observateur aux côtés des policiers le er mai. « Il apparaît certain » que le chef d’état-major adjoint de la direction de l’ordre public et de la circulation, Laurent
Simonin, « n’a pas évoqué avec son directeur la présence de M. Benalla sur le dispositif », estime l’IGPN. « Sans solliciter d’autres garanties, convaincu de la véracité des dires de son interlocuteur [M. Benalla] et sans évoquer plus avant sa présence en tant qu’observateur sur le service d’ordre avec ses supérieurs hiérarchiques », M. Simonin « lui a donné rendez-vous le er mai, en début d’après-midi, à la préfecture de police », a relevé le rapport de la « police des polices », qui évoque la proximité entre M. Benalla et des policiers chargés de l’ordre public dans la capitale. L’IGPN met également en avant « le positionnement hiérarchique insuffisant du fonctionnaire référent », en l’occurrence le major Philippe Mizerski, le policier chargé d’encadrer M. Benalla ce jour-là. Dans plusieurs vidéos, celui-ci semble embarrassé par l’attitude d’Alexandre Benalla qui, en tant que collaborateur de l’Elysée, était considéré comme un « personnage de première importance » lors de la manifestation. Enfin, l’IGPN recommande de fixer des règles pour l’accueil d’observateurs, estimant que les événements survenus le er mai « illustre[nt] la nécessité de formaliser dans une note cadre les grands principes qui doivent présider à l’accueil d’observateurs ». L’IGPN propose ainsi d’élaborer une « convention-type adaptable » et une « charte générale de l’observateur », deux propositions auxquelles Gérard Collomb s’est dit favorable.