Il y a ans, un hélicoptère s’écrasait en baie de Bandol
Le 1er août 1978, des intempéries causaient la perte d’un Puma SA330, parti du Cannet, et des six militaires à son bord. Quatre décennies plus tard, le souvenir de ce drame reste vivace
Sur Antenne 2, ni le JT du 1er août 1978, ni celui du lendemain n’évoqueront le drame. Ironie de l’histoire, c’est avec la poursuite d’une grève dans le secteur aérien que Gérard Holtz ouvrira son journal ces soirs-là ! Pourtant, quelques heures auparavant, au beau milieu de l’été, un hélicoptère militaire qui venait de décoller du Cannet-desMaures à destination de Pau s’était abîmé en baie de Bandol, entre l’île de Bendor et la pointe de La Cride, avec six hommes à son bord. Il n’y eut aucun survivant.
« La turbine s’est arrêtée »
« C’était une autre époque, souffle aujourd’hui Denis Bertrand. L’armée n’était guère bavarde ». Tout le contraire, finalement, du président régional des anciens de l’Alat (Aviation légère de l’armée de terre), qui continue autant que possible de médiatiser les accidents mortels ayant émaillé l’histoire de l’Ealat (école de l’Alat), au Cannet. C’est ainsi que Denis Bertrand collecte coupures de journaux et autres témoignages en rapport avec ces crashs. C’est lui, aussi, qui organise régulièrement des cérémonies du souvenir en hommage aux disparus. Celle du 40e anniversaire de l’accident de Bandol s’est tenue la semaine dernière en plein coeur du Var, en présence des autorités militaires, d’anciens combattants, mais aussi des familles des victimes. Un moment émouvant qui a également été l’occasion de rappeler les circonstances du drame. Si le journal Le Monde avait d’emblée parlé d’un appareil « frappé par la foudre »et qui avait « explosé en vol », il semblerait que cela n’ait pas exactement été le cas. « Il faisait très mauvais ce matin-là, raconte Denis Bertrand. Dans les nuages, l’hélicoptère a rencontré des conditions de pluie verglaçante qui a chargé le moteur en glace. La turbine s’est arrêtée et l’appareil est tombé à pic, comme un gros caillou ».À8h30,le Puma se brisait en deux en touchant les flots, devant quelques estivants et autres témoins ayant bravé le mauvais temps. C’était à 900 m du littoral et l’ancien élu Marcel Bogi se souvient par exemple d’avoir vu « flotter des débris sur l’eau » en face du restaurant L’Aricot, du côté de Sanary. Et Denis Bertrand d’évoquer le « devoir de mémoire » à l’heure de relayer le
souvenir de cette tragédie : « Il faut que les jeunes pilotes sachent. S’ils sont là, c’est grâce au sacrifice des anciens ». À la suite de l’accident du 1er août, tous les hélicoptères ont ainsi été équipés d’un dispositif de dégivrage des rotors.