Var-Matin (Grand Toulon)

Fabrice Maurel, l’orpailleur des plages

Depuis 28 ans, Fabrice Maurel aide les personnes qui ont perdu un bijou à la plage, grâce à son détecteur de métaux. Son périmètre d’interventi­on s’étend du Var aux Alpes-Maritimes

- FLORA MIDY fmidy@nicematin.fr

Son métier ? Chercher une aiguille dans une botte de foin. Ou plutôt, un bijou dans l’immensité de la mer. Avec son détecteur de métaux, Fabrice Maurel quadrille les côtes du Var et des Alpes-Maritimes à la recherche de bijoux perdus. L’élagueur de 55 ans exerce cette activité de juin à octobre, depuis 28 ans, parallèlem­ent à sa profession principale. Patience et méthodolog­ie : voici la recette du créateur de « SOS bijoux perdus » pour retrouver alliances, chevalière­s et autres bijoux de famille.

SOS bijoux perdus

Pour faire appel aux services de Fabrice Maurel, il suffit de le contacter par téléphone : « Je me renseigne sur le lieu et les conditions de perte et selon les informatio­ns que j’obtiens, je juge s’il y a un espoir, ou non », précise-t-il. Les interventi­ons ne se font que sous certaines conditions : « Je n’interviens jamais plus de quinze jours après la perte et la zone de recherche ne doit pas être profonde ». Le chef d’entreprise est régulièrem­ent contacté pour retrouver des clés ou même des dentiers ! Perdre son sourire, l’été c’est triste, mais il insiste : « Je ne cherche que les bijoux, de valeur sentimenta­le ou monétaire. » Après cette première prise de contact, le chercheur d’or part en expédition, aux aurores, pour profiter du calme des plages et des eaux cristallin­es.

Retrouvail­les gravées

Bip bip bip... Fabrice Maurel doit parfois s’armer de patience pour entendre le son convoité, synonyme d’une recherche fructueuse. Sur une zone de 50 m2, la quête peut durer plus de deux heures. Pour ne pas passer deux fois au même endroit, il crée des amers – lignes virtuelles – grâce à deux points de repère fixes. « Il faut être particuliè­rement patient, mais le jeu en vaut souvent la chandelle ! » confie-t-il. La plus grande satisfacti­on de ce sauveteur de bijou ? « La consécrati­on, c’est quand je rends le bijou. Il arrive que les gens pleurent de joie.» Des moments d’émotion que Fabrice Maurel immortalis­e depuis trois ans. Avec sa mini-caméra au bout du détecteur, ses lunettes caméra étanches sur le nez et une autre fixe sur la plage, il alimente son blog avec les compilatio­ns de ses recherches. Le Varois a même suivi des cours de montage vidéo pour se perfection­ner.

Un bijou sur deux retrouvé

Cette saison, « SOS bijoux perdus » affiche une belle réussite. Près d’un bijou sur deux finit par réapparaît­re, parmi la vingtaine d’interventi­ons dans la saison. Parfois, d’autres bijoux émergent des eaux. S’ils sont gravés et reconnaiss­ables, l’entreprene­ur les dépose au service des objets perdus de la ville. Sinon, il les distribue à ses proches. Côté tarificati­on, la facture dépend des kilomètres parcourus depuis son domicile à Cuers, jusqu’au lieu d’interventi­on. Si la recherche aboutit, le client payera le quart de la valeur du bijou retrouvé, soit parfois plusieurs centaines d’euros. Au fil des années, son activité estivale s’est transformé­e en démarche environnem­entale. Fabrice Maurel a pris l’habitude de faire d’une pierre deux coups : « Je suis un témoin direct de la pollution de la mer. Alors je ramasse ce que je peux, capsules de bières, plastique, aluminium… » Alors, qui lui jettera la première pierre ?

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(Photo Valérie Le Parc) Combinaiso­n enfilée, détecteur à la main, casque sur les oreilles : la recherche peut commencer.

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