Var-Matin (Grand Toulon)

«L’aube sera grandiose»: une belle promesse tenue

Anne-Laure Bondoux signe un roman à rebondisse­ments qui se lit d’une traite. L’écrivain anime ses personnage­s en jouant de toutes les ficelles. Et le lecteur attend avec frénésie que le jour se lève

- PROPOS RECUEILLIS PAR PHILIPPE COURTOIS pcourtois@nicematin.fr

L’aube sera grandiose raconte l’histoire d’une romancière qui révèle un secret de famille à sa fille. Naturellem­ent, connaître la part du réel dans ce roman est majeur. Mais au-delà de cette question, le livre relève aussi, par la structure de sa fin, du conte initiatiqu­e. Une belle trouvaille d’Anne-Laure Bondoux, qui signe ici un ouvrage haletant. De ceux qu’on ne lâche pas et qui se lisent en une nuit. De ceux que les lecteurs apprécient parce qu’ils s’y retrouvent. En effet, les références aux années  et  sont omniprésen­tes. Elles donnent de l’épaisseur à ces  pages.

Ce soir, Nine, seize ans, n’ira pas à la fête de son lycée. Titania, sa mère, l’embarque vers une destinatio­n inconnue, une cabane isolée, au bord d’un lac. Il est temps pour elle de lui révéler l’existence d’un passé soigneusem­ent caché. Commence alors une nuit entière de révélation­s…

Comment vous est venue l’idée de raconter un secret de famille ? Cette histoire a une large part autobiogra­phique.

Laquelle ? J’ai moi-même eu connaissan­ce d’un secret de famille lorsque ma fille avait  ans. Elle et moi avons été bouleversé­es. J’ai compris que nous sommes tous le fruit d’une histoire qui nous précède. Depuis que je l’ai écrit beaucoup de lectrices et de lecteurs me disent qu’ils ont aussi des secrets de famille.

Le thème du livre est, en fait, la transmissi­on… Oui, j’ai envie de transmettr­e une histoire car nous sommes tous porteurs d’histoires. Celles qu’on nous raconte et les autres. Il y a toujours une part d’ombre. Dans ce livre, la jeune fille va pouvoir s’appuyer dessus.

Y a-t-il une part de nostalgie ? Non. Mais je m’interroge sur la façon dont les jeunes grandissen­t aujourd’hui avec cette technologi­e très présente. C’est un nouveau monde. Un vrai changement et comme chacun avance avec ce qu’il a connu c’est compliqué pour les parents de cette nouvelle génération. Cela pose aussi la question du rapport à la fiction.

Le livre est aussi sur le partage… Oui, c’est une mère qui raconte une histoire à sa fille. Je plaide pour qu’il y ait un élan des uns vers les autres. C’est une incitation au dialogue.

Et quelle fin ! Oui et j’en suis heureuse car elle est le fruit d’un beau travail avec l’éditeur.

L’aube sera grandiose d’Anne-laure Bondoux, aux éditions Gallimard jeunesse, 14,90 €.

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(Photo Catherine Hélie) Anne-Laure Bondoux.

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