Vallauris, son authenticité et son atmosphère propice à la création
Il y a cette authenticité, ces couleurs chaudes. Il y a ces sourires, ces « bonjour ». Ces vases fleuris en terre cuite dans la rue, ces ateliers de céramique, ces oeuvres de Picasso, omniprésentes. C’est ça, le charme de Vallauris - Golfe-Juan. Un nid de créativité, une cité où artistique et artisanal se mêlent. Et puis, il y a son histoire. 2 000 ans de poterie, la céramique culinaire. La fleur d’oranger, sa confiture et son parfum, que les anciens utilisaient pour embaumer le linge. La vieille ville du XVIe siècle, reconstruite à l’effigie des camps romains, le château de style renaissance, occupé par les moines jusqu’à la Révolution française.
Picasso et l’âge d’or de Vallauris
On avance le temps jusqu’au 21 juillet 1946, très précisément. Pablo Picasso est de passage à Vallauris. L’exposition Poteries, Fleurs et Parfums au Nérolium, la coopérative agricole, retient son attention. C’est là-bas qu’il rencontre le couple Ramié, céramiste. Le peintre visite leur atelier Madoura et se voit offrir une boule de terre d’argile en cadeau. Picasso transforme la matière en une tête de faune et deux taureaux. Une création que Suzanne Ramié prend le soin de cuire de conserver soigneusement. Un an après jour pour jour, Picasso est de retour. Touché de retrouver son faune et ses taureaux, c’est le coup de coeur. L’amour pour cet art qu’il ne connaît encore que très peu est né. L’artiste va passer des heures dans l’atelier Madoura à apprendre la céramique pour, au final, créer plus de 3 600 oeuvres. Le travail de Picasso à Vallauris attire la curiosité des visiteurs et offre une renommée internationale à la ville. En 1949, la municipalité le fait citoyen d’honneur. Aujourd’hui, il n’y a pas un écolier de Vallauris qui n’a pas visité l’école des beaux-arts pour apprendre la céramique. Une tradition, une transmission, une passion.