Var-Matin (Grand Toulon)

« Ça pourrait être la saison la plus difficile»

A trois jours d’affronter le PSG pour le premier match officiel de la saison, Leonardo Jardim, qui entame sa cinquième année à l’AS Monaco s’attend à une saison compliquée, ttout t en rressttant t ttrr ès s sserreiin.

- RECUEILLI PAR FABIEN PIGALLE

Avant de s’envoler pour la Chine hier matin, Leonardo Jardim a pris le temps de revenir sur la présaison du vicechampi­on de France. L’occasion de faire un premier bilan et d’évoquer l’avenir avant le choc de samedi face au PSG pour le Trophée des champions. Monaco sera privé de son capitaine Radamel Falcao, ménagé.

Quel bilan faites-vous de la préparatio­n ? Un bilan à deux visages. Tout d’abord positif ; nous avons pu observer les jeunes joueurs achetés cet été et ceux qui jouaient moins l’an dernier avec nous. C’est une bonne période de travail. Et l’autre visage, plus difficile, parce que dans cette période importante pour préparer le championna­t, nous étions privés de nos internatio­naux.

Vous avez perdu des joueurs cadres comme Moutinho, Fabinho ou Lemar et les recrues expériment­és tardent à venir. Êtes-vous inquiet pour le début de saison ? Tous les entraîneur­s veulent garder leurs joueurs et avoir tout le monde sous la main pour travailler. C’est ce qu’on a fait pour être champion en ... Nous avons des responsabl­es du recrutemen­t, des gens qui prennent les meilleures décisions pour le club. Moi, mon travail, c’est de faire grandir l’équipe et les joueurs avec les moyens qu’on me donne.

Donc vous n’êtes pas inquiet... Non. J’ai confiance en les personnes qui travaillen­t en coulisses. Qui s’occupent d’autres choses que l’entraîneme­nt, le terrain.

Que représente ce Trophée des champions ? L’opportunit­é de donner un trophée au club, aux joueurs. Beaucoup d’entre eux dans ce groupe n’ont rien gagné. C’est important qu’ils prennent conscience de cette occasion. En face le PSG est une équipe très forte, qui gagne tous les trophées en France depuis des années. Paris a beaucoup fait jouer ses jeunes à l’intersaiso­n, mais contre l’Atlético Madrid (lundi victoire -), ils ont présenté une belle équipe avec quelques-uns de leurs meilleurs joueurs. Paris est toujours favori.

Vous ne sentez pas qu’il y a un coup à faire cette année ? Non. Si nous étions avec notre effectif au complet, avec une bonne organisati­on, oui. En ce moment, c’est vrai qu’avec Paris, nous sommes un peu confrontés aux mêmes problèmes avec l’absence des internatio­naux. Mais les joueurs opérationn­els à Paris ont plus d’expérience et de qualité (Di Maria, Lo Celso, Rabiot et Verratti ont joué). Ils auront une équipe très forte. Et vous, sur qui allez-vous pouvoir compter ? Les joueurs qui étaient avec nous en Allemagne, plus Youri (Tielemans). Falcao ne jouera pas. Les autres, Sidibé et Subasic ne sont pas encore arrivés. Golovin n’arrivera que la prochaine semaine.

Pensez-vous pouvoir rivaliser avec le PSG cette saison ? Le PSG sera encore une fois devant tout le monde. Il y a qu’une chose que je ne sais pas : c’est s’ils auront  ou  points d’avance. Après ce sera une lutte à trois avec les autres clubs (Lyon et Marseille), mais même Rennes, Lille, Saint-Etienne peuvent s’en mêler. Pour le podium, Lyon et Marseille restent favoris. Mais nous allons travailler dur pour contrarier ça. Le projet reste d’être sur le podium. En revanche, pour parler d’objectif précis, il faut attendre la fin du mois, la fin du mercato. Le plus important, c’est le résultat. Parce que si nous n’avons pas de résultat, personne ne voudra de nos joueurs. D’ailleurs c’est ce que tout le monde cherche durant le mercato : avoir des joueurs obsédés par le résultat, avec cette soif de victoire.

Il vous manque des joueurs d’expérience à l’heure actuelle. Avez-vous demandé des renforts à vos dirigeants ? J’ai parlé aux joueurs. Moi, je ne demande rien. Je leur ai dit juste qu’il était important pour nous d’être compétitif pour faire progresser les jeunes joueurs. Certains sont très jeunes, ils ont  ou  ans et seront prêts pour dans deux ans peut-être. C’est important que l’équipe comprenne ça et qu’ils soutiennen­t ces dix joueurs en maintenant le niveau. Car quand ça ne marche pas bien, après, c’est difficile de progresser.

Avez-vous actuelleme­nt ces joueurs d’expérience et de qualité pour mener ce projet justement ? Le club a des spécialist­es du recrutemen­t et la direction a des responsabl­es en charge de l’équipe.

Oui, mais vous êtes le plus à même de sentir la qualité de votre groupe actuelleme­nt ? Oui mais j’ai déjà parlé au directeur (sportif, Michael Emenalo) et Vadim. Ce sont eux qui décident des besoins. Vous faites avec ce qu’on vous donne... Toujours. Je fais l’omelette avec les oeufs que j’ai (sourire). Comme chaque année. Tout le monde applaudit le projet aujourd’hui, mais c’est uniquement parce que les résultats suivent, qu’on est sur le podium et qu’on joue des demi et quart de Ligue des champions. Le résultat, c’est le carburant nécessaire pour que le projet continue d’avancer.

Peut-on dire que cette saison sera votre plus grand défi jusqu’à présent ? Non. C’est juste une saison en plus. J’ai l’habitude de ça. Vous savez, les saisons faciles n’existent pas. C’est toujours difficile. Mais je peux dire une chose... Je crois qu’à cette date précise du  juillet (l’interview a été réalisée ce jour-là), si on en reste là, nous allons connaître la saison la plus difficile depuis mon arrivée. Mais pas uniquement en raison de notre stratégie ou du projet.

Pourquoi alors ? Parce que nos adversaire­s sont plus costauds que les dernières années. On a connu un Lyon moyen, deux ou trois saisons où Marseille n’était pas aussi fort. Là, ces deux équipes sont au niveau avec un effectif de grande qualité. Ce sont des obstacles supplément­aires pour arriver sur le podium. Voilà pourquoi ça pourrait être la plus difficile.

Mais il reste le mois d’août pour recruter... Oui, mais ça, c’est le club qui décide.

Je fais l’omelette avec les oeufs que j’ai ”

Pensez-vous devoir réexplique­r le projet de Monaco cette saison ? Si oui, n’êtes-vous pas lassé ? Non. C’est la cinquième saison. Tout le monde a compris notre projet. Après, beaucoup de personnes aiment faire croire qu’ils n’ont pas compris. Tout le monde a compris que Jardim n’est pas quelqu’un qui va pleurer devant les médias pour avoir des joueurs. Ce n’est pas mon habitude. Je parle avec le directeur toutes les saisons et je lui donne mon opinion. Cette année aussi, j’ai dit ce que je pensais... Sur les bonnes choses qui pouvaient arriver, mais aussi sur les moments difficiles qu’on pourrait rencontrer. Moi, mon travail, c’est de faire le mieux possible sur le terrain avec les joueurs qui sont présents.

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