Émouvants adieux au procureur Ivan Auriel
Le monde judiciaire s’est réuni dans la peine, à l’église Saint-Michel de Draguignan, pour un un dernier hommage au magistrat, terrassé la semaine dernière par une défaillance cardiaque
Près de quatre cents personnes ont assisté vendredi aux obsèques de M. Ivan Auriel, procureur de la République du tribunal de Draguignan, en l’église Saint-Michel au coeur de la sous-préfecture. Pour l’office funèbre, la robe rouge de M. Auriel avait été posée sur son cercueil, ainsi que sa toque et ses gants, attributs de ses fonctions de magistrat.
L’hommage du monde judiciaire
On reconnaissait la plupart des magistrats du tribunal de grande instance de Draguignan, tant du parquet que du siège, ainsi que les personnels du greffe, tous ceux qui ont partagé son quotidien au palais de justice de Draguignan. Sur les visages, on lisait encore l’incrédulité et surtout la tristesse de la disparition soudaine de M. Auriel, terrassé le 25 juillet dernier à 61 ans, par un malaise cardiaque à Amsterdam, où il passait des vacances en famille. Autour de ses proches se serraient les membres du parquet dracénois, actuel et plus ancien, parmi lesquels la procureur générale de Basse-Terre Danielle Drouy-Ayral, M. Jean-Marie Huet, procureur général honoraire de la cour d’appel d’Aix, Mme Caillibotte, avocat général à la cour d’appel de Paris, M. Philippe Guémas, procureur du TGI d’Avignon, les procureurs de Nice, Toulon, Aix, Grasse, et Lons-leSaunier. Le sous-préfet Philippe Portal était présent, ainsi que le sénateur Georges Ginesta, le député Fabien Matras, Richard Strambio le maire de Draguignan et Claude Alemagna, maire de Lorgues. Les services d’enquête de la direction interrégionale de la police judiciaire et de la gendarmerie étaient aussi très largement représentés. De nombreux avocats du barreau de Draguignan et plusieurs anciens bâtonniers, et aussi le colonel Eric Grohin, patron des pompiers varois, assistaient également à l’office.
Un humaniste hors du commun
De façon très touchante, Mme Auriel a évoqué la vie commune avec son mari, rencontré en Grèce, et qui l’a fait voyager à travers de nombreuses juridictions de France, jusqu’à Cayenne, puis Draguignan. Avant de conclure : « Nous avons donné peu de racines à nos enfants, mais beaucoup d’ailes. » Le procureur général de la cour d’appel d’Aix-en-Provence, M. Robert Gelli, a retracé la carrière d’Ivan Auriel, « un homme sur qui la République pouvait compter et qui avait la confiance du ministère de la Justice ». « Il me laissera le souvenir d’un homme bon et juste, aimant le terrain, les hommes et les femmes. » « Un subtil mélange de modernité et d’attachement à la qualité de la réponse pénale, a souligné Mme Nathalie Fèvre, présidente du TGI de Draguignan, qui a apprécié les relations simples, directes et non dénuées d’humour avec mon procureur. » « Un humour, un regard malicieux, et surtout son humanité », dont Pierre Arpaia, procureur adjoint, a dit qu’ils avaient marqué tous ses collègues du parquet. A la veille de partir en vacances, M. Auriel avait adressé ce conseil aux jeunes auditeurs de justice du TGI, futurs magistrats: « N’oubliez pas qu’un bon magistrat, avant d’être un excellent juriste, est un humaniste. »