Var-Matin (Grand Toulon)

À Porqueroll­es, le vélo fait le bonheur des loueurs

La circulatio­n automobile étant interdite sur l’île, plusieurs centaines de vélos sont loués par jour à Porqueroll­es. Une aubaine pour les loueurs dont le nombre s’est multiplié

- EMILIE JAMGOTCHIA­N

Des vélos, des vélos… Et encore des vélos ! Difficile de passer à côté de ces engins à deux roues tant ils font partie intégrante du paysage. Sur l’île protégée de Porqueroll­es, la circulatio­n automobile étant interdite, les vélos et la marche sont les seuls moyens de partir à sa découverte… Et ça, les commerçant­s l’ont bien compris ! « Les touristes ne peuvent pas se déplacer en voiture. Quand on leur dit qu’il faut faire 3 km pour aller à la plage, donc de 45 min à 1 h à pied, le choix est vite fait… », explique Florent Serra de la location « La Bécane ».

Mode de transport plus rapide

À Porqueroll­es, le vélo est devenu un vrai business. Sur l’île, ils ne sont pas moins de dix loueurs de vélos. «Au départ, on était deux ou trois sur l’île et au fur et à mesure d’autres ont ouvert. C’est parce que ça marche. Et puis maintenant, la saison s’étale d’avril jusqu’aux vacances de la Toussaint », développe Lyvia, employée « Chez Nanard », situé sur le port depuis 1989. Depuis le mois d’avril, un nouveau loueur de vélo s’est installé sur l’île, parce qu’ «il y avait de la demande », explique J.-P., l’un des responsabl­es du « Pirate ». Le marché du cycle attire. Plus encore, il devient le secteur en vogue à Porqueroll­es. «C’est plus qu’un business, c’est l’affaire de Porqueroll­es ! », lance-t-il. «C’est le seul moyen écologique sur l’île donc il y aura toujours de la demande ! À moins qu’il y ait un nouveau sport qui se crée et soit meilleur que le vélo. Mais ça m’étonnerait ! » Alignés le long des boutiques de location, les cycles disparaiss­ent un à un. En sortant de la navette, les touristes se ruent sur les vélos et s’entassent autour des différents loueurs de l’île. Et rapidement, la file d’attente s’agrandit. Tous ajustés au même prix, les loueurs proposent un tarif de16 euros pour la location d’un vélo à la journée, « pour ne pas qu’il y ait une guéguerre entre tout le monde », explique Yann, responsabl­e de « l’Indien », ouvert depuis 1987. Et le prix ne semble pas freiner les touristes. « Louer des vélos ce n’est pas ce qui revient le plus cher. Ça fait partie du jeu. On le sait quand on vient sur l’île de Porqueroll­es. On l’avait prévu dans notre budget», développe Floriane, vacancière venue de Bordeaux. « C’est sûr qu’il faut prévoir le budget. Mais on n’a rien sans rien », expose Florence venue de Lyon.

Environ   vélos loués par jour

Pour être sûrs d’avoir des vélos, certains touristes les réservent quelques heures avant leur arrivée sur l’île. « Nous, on est contents, on avait réservé à l’avance. Le prix comprend l’entretien donc c’est raisonnabl­e », sourit Virginie, venue d’Aix-enProvence avec son mari et ses deux enfants. En quelques heures, les différents stocks désempliss­ent. Entre 100 et 150 vélos sont loués par jour pour chacune des boutiques. La demande est si forte ces dernières années que certains loueurs ont fait le choix d’augmenter leurs marchandis­es. «Les stocks sont plus grands qu’avant. Je les ai doublés de 2009 à 2018 », précise Lyvia de « Chez Nanard ». Mais si le prix paraît abordable pour quelques-uns des touristes, d’autres sont plus hésitants. « Vous avez regardé le prix avant ? », interroge un père de famille à ses trois enfants, qui expriment l’envie de faire le tour de l’île à vélo. Les familles nombreuses, elles aussi, font grise mine et déchantent. « C’est un peu cher. Quand on est tout seul, ça va, mais quand on est une famille… Du coup on va réfléchir », est indécise Noémie, touriste parisienne.

Bons de réduction et dépannage

Alors, pour convaincre et attirer un public plus réticent, certains loueurs de vélo ont leurs petites astuces, comme la distributi­on de bons de réduction. « C’est cher mais on a trouvé un loueur qui propose -20 % sur le prix. On est huit et donc ça fait un budget conséquent », pointe du doigt Isabelle, venue de Dordogne avec ses amis et sa famille. D’autres misent sur la qualité des produits et sur le service. « On a mis un nouveau service en marche avec une assistance : quand un client est embêté, on va le dépanner sur place », précise Yann, de « l’Indien ». Ce sont chaque jour plusieurs centaines de touristes qui déambulent dans les rues de l’île. Les vélos, rois de Porqueroll­es, ne sont pas prêts d’être détrônés... La compagnie maritime TLV-TVM, qui assure la liaison entre la Tour Fondue à Giens et l’île de Porqueroll­es, autorise les passagers à embarquer avec leurs vélos. Mais ce transport est payant : , pour les vélos adultes et , pour les vélos enfants.

explique Véronique, habitante de Giens, qui a profité de Porqueroll­es avec son vélo. Durant le mois de juillet, ce sont  passagers adultes et  enfants qui ont effectué la traversée avec leurs vélos ; soit une moyenne de  passagers par jour.

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(Photo archive Dylan Meiffrey) Les touristes déambulent sur leurs vélos par centaines sur l’île de Porqueroll­es, pour se rendre sur les plages Notre-Dame, d’Argent et du Langoustie­r ou encore au phare.

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