et unanimes
Pascal Boniface, fondateur de l’Iris : « Un bouillonement intellectuel »
Le fondateur et directeur de l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris), Pascal Boniface connaissait Arthur Paecht depuis plus de trente ans. Et sans être du même bord politique, l’appréciait beaucoup. Au point de lui proposer de prendre la présidence de l’Iris en 2002, quand l’ancien député UDF de la 7e circonscription du Var renonça à se représenter aux législatives. Contacté hier après-midi, Pascal Boniface ne cachait pas son émotion, sa tristesse. Même si la disparition d’Arthur Paecht n’est pas vraiment une surprise. «J’avais régulièrement des nouvelles d’Arthur Paecht. Bien sûr, je le savais diminué. Pour quelqu’un comme lui qui aimait le débat, qui était dans un perpétuel bouillonnement intellectuel, c’était une véritable souffrance de perdre la vue et de ne plus être capable de lire. Si sa disparition n’est pas une surprise, elle provoque en moi une réelle tristesse. Je perds quelqu’un qui a beaucoup compté dans mon parcours et à qui l’Iris doit beaucoup », nous confie Pascal Boniface.
« Parcours exceptionnel »
Le directeur de l’Iris qui, de l’ancien député varois, veut retenir « la pétillance intellectuelle de son regard », éprouve un regret : celui de ne pas avoir convaincu Arthur Paecht d’écrire ses mémoires. Il s’explique : « Je lui ai demandé, mais l’homme était trop humble pour se mettre en avant. Et pourtant, je suis persuadé que le parcours exceptionnel de cet homme aurait été source de réflexion, d’inspiration. Imaginez : né en Autriche, il a fui le nazisme, est devenu médecin à la force du poignet, avant de faire une carrière politique qui le mènera jusqu’à la vice-présidence de l’Assemblée nationale ». Tout en vantant « l’humour » d’Arthur Paecht et « sa compétence sur les questions de Défense », Pascal Boniface insiste sur « l’intégrité politique et intellectuelle » de l’ancien élu varois. Et d’affirmer, admiratif : « Arthur Paecht n’a jamais osé employer de faux arguments pour emporter l’adhésion du public. Il ne faisait pas dans la démagogie. Il faisait preuve d’une vraie force morale ».