Quand Bandol rime avec yole
À la Société nautique de Bandol, on ne parle pas encore danois, mais on y travaille. Surtout par la voie des travaux pratiques. Sur l’eau, vent dans le dos. Et à bord de Yole OK, dériveur créé en 1957 par le Danois Olsen Knud (d’où le “OK”...). Ville hôte, avec Bendor, des championnats du monde de la spécialité en... 1968, Bandol s’apprête à renouer avec un glorieux passé plus ou moins récent - championnat du monde de 49er, d’Europe de Laser... - en organisant du 26 au 29 septembre prochains les championnats d’Europe de Yole OK. « La Yole était le dériveur le plus utilisé dans les années 60-70, explique Daniel Dahon, membre de la SNB et ancien entraîneur national de séries olympiques. Mais il est tombé en désuétude avec l’arrivée du Laser. Petit à petit, les gens y reviennent. Il y a un vrai regain d’intérêt pour ce dériveur très technique, qui permet ensuite de naviguer sur toutes les séries olympiques. »
Un support technique mais bon marché
Partie, en France, du Sud-Ouest et de Lacanau, la folie Yole OK a vite touché la Méditerranée et le club de Bandol. « C’est un support qui demande peu d’investissement financier, et qui permet, quand on sait le manoeuvrer, de prendre un réel plaisir, confie le président du SNB, Laurent Petetin. Même si les meilleurs sont les Scandinaves, les Français commencent à se montrer. Il y a aura de belles batailles sur l’eau. » Une centaine de Yole OK sont espérées fin septembre entre la baie de Bandol et la pointe de la Cride. L’équipe de France, emmenée par le Varois Timothée Petetin, neveu de Laurent, aura fort à faire pour détrôner le Norvégien Lars Joohan Brodtkorb, tenant du titre. « Mais si les conditions venaient à être difficile en mer obligeant la direction de course à régater dans la baie, j’aurai peut-être mes chances », rigole Daniel Dahon, champion de France de la discipline dans les années 70 et déjà inscrits pour ces championnats d’Europe à domicile. La SNB, en tout cas, se prépare à une fin de saison mouvementée. « Entre les stages estivaux, la préparation de la compétition et la recherche de sponsors, qui est toujours d’actualité, notre été est bien chargé, avoue Laurent Petetin. Mais le plaisir sera au rendez-vous fin septembre. » On n’en doute pas.