Var-Matin (Grand Toulon)

PETITE TORTUE DEVIENDRA (TROP) GRANDE

Elles font partie des animaux les plus convoités et menacés de la planète. Devant l’importante augmentati­on des ventes, saisies et abandons, les spécialist­es varois du village de Carnoules poussent un cri d’alerte pour dénoncer une situation critique et r

- Textes : Véronique GEORGES vgeorges@nicematin.fr Photos : Gilbert RINAUDO

Leur taille (achetées petites, elles peuvent atteindre  kg) mais aussi leur longévité ou encore les besoins spécifique­s de certaines espèces, expliquent en partie l’abandon croissant de ces animaux. Le village des tortues de Carnoules tire la sonnette d’alarme.

Les représenta­nts des associatio­ns de défense des animaux tirent chaque été la sonnette d’alarme à cause des abandons. Outre les chiens et les chats, la situation des tortues est catastroph­ique. Depuis sa réouvertur­e en juillet 2017 à Carnoules, le village des tortues est constammen­t sollicité pour des demandes de prises en charge. Terrestres ou aquatiques, les tortues ont besoin de soins et de structures spécifique­s et de vastes espaces. Outre leur longévité (certaines dépassent 100 ans), leurs poids et tailles sont considérab­les. Autant d’inconvénie­nts qui les rendent embarrassa­ntes… Mal informés au moment de l’achat, et dépassés par ces contrainte­s, certains propriétai­res abandonnen­t leur tortue au centre. «On recueille ce qu’on peut, avec une autorisati­on préfectora­le pour 2 500 tortues, toutes espèces confondues, explique Stéphane Gagno, directeur adjoint. Mais on n’a pas d’aide publique, alors que parfois ce sont les services de l’État qui nous confient des tortues saisies. Notre seule source de revenus, ce sont les visiteurs .»

Dangereuse­s pour la faune et l’homme

Moins scrupuleus­es, d’autres personnes les relâchent dans la nature, avec les risques qu’elles représente­nt pour les population­s sauvages locales. C’est pire lorsqu’il s’agit

d’espèces dangereuse­s pour l’homme. Le centre de soins faune sauvage du village

des tortues ne désemplit pas non plus. « Chaque semaine, arrivent des animaux du milieu naturel écrasés par des voitures, scalpés par des tondeuses ou broyés par la gueule de chiens non tenus en laisse. La présence naturelle de la tortue d’Hermann et de la Cistude (espèce aquatique) sur notre territoire doit être prise en considérat­ion », rappelle le Dr Antoine Cadi.

Il souligne : « Le marché officiel ou le marché noir sont en augmentati­on. Il y a de plus en plus de tortues en captivité. L’acquisitio­n de ces animaux entraîne bien souvent des conséquenc­es dramatique­s sur les population­s sauvages». Élevées ou ramassées dans leur pays d’origine, les tortues font l’objet de maltraitan­ce et de trafics. En outre, « des études montrent que de l’élevage jusqu’à la vitrine du magasin de vente, il y a 90 % de mortalité ».

Le sort des espèces du Var n’est pas meilleur :

«50 % des tortues d’Hermann abandonnée­s ici sont détenues depuis moins d’un an. Elles passent de main en main », se désole Stéphane Gagno.

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 ??  ?? Dans la serre des tortues exotiques, plusieurs spécimens de Centrochel­ys sulcata, une espèce originaire de la bande sahélienne. En vente libre, les gens les achètent petites et s’en débarrasse­nt quand elles les encombrent. Elles peuvent atteindre  à  cm et  kg pour la femelle,  cm et plus de  kg pour le mâle.
Dans la serre des tortues exotiques, plusieurs spécimens de Centrochel­ys sulcata, une espèce originaire de la bande sahélienne. En vente libre, les gens les achètent petites et s’en débarrasse­nt quand elles les encombrent. Elles peuvent atteindre  à  cm et  kg pour la femelle,  cm et plus de  kg pour le mâle.

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