PETITE TORTUE DEVIENDRA (TROP) GRANDE
Elles font partie des animaux les plus convoités et menacés de la planète. Devant l’importante augmentation des ventes, saisies et abandons, les spécialistes varois du village de Carnoules poussent un cri d’alerte pour dénoncer une situation critique et r
Leur taille (achetées petites, elles peuvent atteindre kg) mais aussi leur longévité ou encore les besoins spécifiques de certaines espèces, expliquent en partie l’abandon croissant de ces animaux. Le village des tortues de Carnoules tire la sonnette d’alarme.
Les représentants des associations de défense des animaux tirent chaque été la sonnette d’alarme à cause des abandons. Outre les chiens et les chats, la situation des tortues est catastrophique. Depuis sa réouverture en juillet 2017 à Carnoules, le village des tortues est constamment sollicité pour des demandes de prises en charge. Terrestres ou aquatiques, les tortues ont besoin de soins et de structures spécifiques et de vastes espaces. Outre leur longévité (certaines dépassent 100 ans), leurs poids et tailles sont considérables. Autant d’inconvénients qui les rendent embarrassantes… Mal informés au moment de l’achat, et dépassés par ces contraintes, certains propriétaires abandonnent leur tortue au centre. «On recueille ce qu’on peut, avec une autorisation préfectorale pour 2 500 tortues, toutes espèces confondues, explique Stéphane Gagno, directeur adjoint. Mais on n’a pas d’aide publique, alors que parfois ce sont les services de l’État qui nous confient des tortues saisies. Notre seule source de revenus, ce sont les visiteurs .»
Dangereuses pour la faune et l’homme
Moins scrupuleuses, d’autres personnes les relâchent dans la nature, avec les risques qu’elles représentent pour les populations sauvages locales. C’est pire lorsqu’il s’agit
d’espèces dangereuses pour l’homme. Le centre de soins faune sauvage du village
des tortues ne désemplit pas non plus. « Chaque semaine, arrivent des animaux du milieu naturel écrasés par des voitures, scalpés par des tondeuses ou broyés par la gueule de chiens non tenus en laisse. La présence naturelle de la tortue d’Hermann et de la Cistude (espèce aquatique) sur notre territoire doit être prise en considération », rappelle le Dr Antoine Cadi.
Il souligne : « Le marché officiel ou le marché noir sont en augmentation. Il y a de plus en plus de tortues en captivité. L’acquisition de ces animaux entraîne bien souvent des conséquences dramatiques sur les populations sauvages». Élevées ou ramassées dans leur pays d’origine, les tortues font l’objet de maltraitance et de trafics. En outre, « des études montrent que de l’élevage jusqu’à la vitrine du magasin de vente, il y a 90 % de mortalité ».
Le sort des espèces du Var n’est pas meilleur :
«50 % des tortues d’Hermann abandonnées ici sont détenues depuis moins d’un an. Elles passent de main en main », se désole Stéphane Gagno.