Surchauffe dans les cabines du téléphérique
Si les cabines inaugurées il y a dix-huit mois offrent une vue améliorée sur la rade, leur ventilation, elle, est loin d’être optimale. Au point qu’une dizaine de malaises ont été recensés
Chaud ? Ce n’est rien de le dire! » Cette mère de famille vient de descendre du téléphérique du Faron avec ses trois enfants. Tous sont en nage. Elle les envoie faire un saut aux toilettes se passer un peu d’eau sur le visage. « Ça devait être quelque chose pendant les jours de canicule ! » Qu’il y ait eu des malaises dans les cabines rouges, elle veut bien le croire. Et c’est bien ce qui est arrivé à plusieurs reprises depuis le début de l’été. « Une bonne dizaine de fois », reconnaît Jérôme Navarro, président de la Redif, la Régie d’exploitation et de développement des installations touristiques du mont Faron. Il précise toutefois que « ces malaises étaient sans gravité». En cause : l’aération des cabines. « Ily a, bien sûr, un système de ventilation, mais, avec les grosses chaleurs et une plus forte densité de voyageurs (lire par ailleurs), il se révèle insuffisant. » Résultat: une sensation « très désagréable » de suffocation pendant les six ou sept minutes du trajet, qui a conduit des passagers à tourner de l’oeil.
Des éventails
Le président de la structure admet avoir eu connaissance du problème, puisque « l’été dernier, deux ou trois personnes avaient déjà été incommodées ». Des éventails avaient alors été distribués. Insuffisant lorsque les températures estivales se font caniculaires. « Cette année, nous avons eu plus de retour client sur cette gêne. » Alors Jérôme Navarro avoue se poser des questions. « Sur les précédentes cabines, on pouvait ouvrir les fenêtres. Or, pour les nouvelles (mises en service en février 2017, Ndlr), nous souhaitions faire la belle part à la vue, panoramique, y compris pour les plus petits enfants, qui peinaient parfois à profiter du spectacle. Nous avons donc choisi d’agrandir les vitrages.» Une volonté d’améliorer l’expérience des clients, dont la rançon est l’impossibilité d’ouvrir la moindre lucarne. Pallier le problème avec un système de climatisation ? Bien trop lourd et trop gourmand en énergie, explique le président de la Redif. La ventilation est d’ailleurs alimentée par de petits et légers panneaux solaires, installés sur le toit des cabines.
Rouvrir les vitres
Difficile de faire mieux. À moins de trouver le moyen d’ouvrir les vitres. C’est la solution sur laquelle Jérôme Navarro et la direction se pencheront, dès la saison 2018 du téléphérique terminée. Soit fin novembre. «Nous avons missionné notre maître d’oeuvre, qui fait le lien avec le fabriquant Pomagalski et le designer toulonnais Atelier 360, afin qu’ils puissent réintervenir sur les cabines, en vue d’une reconfection des vitrages, qui pourraient s’ouvrir via des hublots, pour une meilleure ventilation. » D’ici à l’été prochain, ce devrait donc en être terminé des voyageurs qui se pâment, non pas devant la beauté du paysage, mais à cause de la chaleur. Quant à notre mère de famille et ses trois enfants, ils se sont engouffrés dans un bus. Où ils espéraient trouver la clim.