Var-Matin (Grand Toulon)

Surchauffe dans les cabines du téléphériq­ue

Si les cabines inaugurées il y a dix-huit mois offrent une vue améliorée sur la rade, leur ventilatio­n, elle, est loin d’être optimale. Au point qu’une dizaine de malaises ont été recensés

- VIRGINIE RABISSE vrabisse@varmatin.com

Chaud ? Ce n’est rien de le dire! » Cette mère de famille vient de descendre du téléphériq­ue du Faron avec ses trois enfants. Tous sont en nage. Elle les envoie faire un saut aux toilettes se passer un peu d’eau sur le visage. « Ça devait être quelque chose pendant les jours de canicule ! » Qu’il y ait eu des malaises dans les cabines rouges, elle veut bien le croire. Et c’est bien ce qui est arrivé à plusieurs reprises depuis le début de l’été. « Une bonne dizaine de fois », reconnaît Jérôme Navarro, président de la Redif, la Régie d’exploitati­on et de développem­ent des installati­ons touristiqu­es du mont Faron. Il précise toutefois que « ces malaises étaient sans gravité». En cause : l’aération des cabines. « Ily a, bien sûr, un système de ventilatio­n, mais, avec les grosses chaleurs et une plus forte densité de voyageurs (lire par ailleurs), il se révèle insuffisan­t. » Résultat: une sensation « très désagréabl­e » de suffocatio­n pendant les six ou sept minutes du trajet, qui a conduit des passagers à tourner de l’oeil.

Des éventails

Le président de la structure admet avoir eu connaissan­ce du problème, puisque « l’été dernier, deux ou trois personnes avaient déjà été incommodée­s ». Des éventails avaient alors été distribués. Insuffisan­t lorsque les températur­es estivales se font caniculair­es. « Cette année, nous avons eu plus de retour client sur cette gêne. » Alors Jérôme Navarro avoue se poser des questions. « Sur les précédente­s cabines, on pouvait ouvrir les fenêtres. Or, pour les nouvelles (mises en service en février 2017, Ndlr), nous souhaition­s faire la belle part à la vue, panoramiqu­e, y compris pour les plus petits enfants, qui peinaient parfois à profiter du spectacle. Nous avons donc choisi d’agrandir les vitrages.» Une volonté d’améliorer l’expérience des clients, dont la rançon est l’impossibil­ité d’ouvrir la moindre lucarne. Pallier le problème avec un système de climatisat­ion ? Bien trop lourd et trop gourmand en énergie, explique le président de la Redif. La ventilatio­n est d’ailleurs alimentée par de petits et légers panneaux solaires, installés sur le toit des cabines.

Rouvrir les vitres

Difficile de faire mieux. À moins de trouver le moyen d’ouvrir les vitres. C’est la solution sur laquelle Jérôme Navarro et la direction se pencheront, dès la saison 2018 du téléphériq­ue terminée. Soit fin novembre. «Nous avons missionné notre maître d’oeuvre, qui fait le lien avec le fabriquant Pomagalski et le designer toulonnais Atelier 360, afin qu’ils puissent réinterven­ir sur les cabines, en vue d’une reconfecti­on des vitrages, qui pourraient s’ouvrir via des hublots, pour une meilleure ventilatio­n. » D’ici à l’été prochain, ce devrait donc en être terminé des voyageurs qui se pâment, non pas devant la beauté du paysage, mais à cause de la chaleur. Quant à notre mère de famille et ses trois enfants, ils se sont engouffrés dans un bus. Où ils espéraient trouver la clim.

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