Des perturbateurs au coeur des parcs nationaux et espaces naturels
À Porquerolles et à Port-Cros, audessus des eaux bleues du parc national comme partout ailleurs, les drones prennent de plus en plus souvent leur envol… Le survol de tout engin est pourtant strictement interdit à moins de 1000 mètres du sol dans tous les parcs nationaux de France, compte tenu des gênes occasionnées et des incidences sur la faune. Il est aussi interdit au-dessus des réserves naturelles. «La pratique est contraire au respect et à la quiétude d’un parc national, résume le directeur du parc national de Port-Cros, Marc Duncombe. Il y a bien sûr la gêne, pour les visiteurs et les habitants, les photos prises sans autorisation au-dessus de sites parfois privés, sans acceptation des personnes
filmées. « Nous recevons régulièrement des plaintes », indique Marc
Duncombe. Mais surtout, les gestionnaires du parc savent que certaines nidifications sont très sensibles à ce genre de
dérangement. «Les vols répétés peuvent détruire une nidification. Les faucons pèlerins qui nichent sur les falaises, par exemple, sont très sensibles à ce type de stress. C’est aussi le cas des puffins, particulièrement nombreux sur les îles, qui accueillent la plus grande colonie en Méditerranée.» Perçu comme un prédateur par les oiseaux, le drone suscite des comportements de fuite ou de défense. Dans les airs et sous l’eau Conscient que les gens ne pensent
pas forcément à mal et qu’ils ont assez naturellement envie « d’imprimer dans leur mémoire numérique les souvenirs inoubliables de leur passage dans les îles, au coeur de paysages éblouissants », le parc national entend prévenir plutôt que sévir. Il rappelle donc que les drones sont interdits dans les airs, au-dessus des îles, mais aussi au-dessus des espaces maritimes du parc et également sous l’eau. Car «tout comme les drones aériens, les drones sous-marins peuvent nuire à la faune et à la flore sous marine». Dans un cas comme dans l’autre, l’usage de ces engins ne peut être autorisé qu’exceptionnellement, sur décision du directeur du parc national, après avis du conseil scientifique. Ces autorisations sont en général accordées pour des motifs scientifiques. «L’objectif, rappelle encore Marc Duncombe, c’est bien de faire de la prévention. Car les vols de drones sont de plus en plus régulièrement signalés et les gardes du parc national en font le constat une fois ou deux par mois. C’est une activité croissante qui est source d’inquiétude.» Mais il n’est pas inutile d’indiquer qu’en cas d’infraction, les agents assermentés du parc national peuvent intervenir et saisir l’appareil. Selon la gravité de l’infraction, le contrevenant s’expose à une amende qui peut atteindre 1 500 euros… Pour l’heure, les agents du parc se sont contentés de quelques rappels à l’ordre.