René Caplan, dix ans de chroniques policières
Ce Sanaryen a servi la brigade anti-criminalité (BAC) de La Seyne de 2006 à 2016. Après cinq tomes de chroniques policières, René Caplan a écrit un polar. Comme toujours, tout y est réel
« C’est comme si vous étiez en patrouille, et que vous viviez ce que j’ai vécu ». C’est tout l’intérêt des ouvrages de René Caplan, fonctionnaire de la police nationale à la retraite. Lire ses chroniques policières ne vous coûtera aucun effort. Et pourtant, elles sont 100 % réelles. Après plusieurs années de service dans le sud de Paris puis en centre-ville marseillais, ce Sanaryen a atterri à la brigade anti-criminalité (BAC) de La Seyne.
Violences urbaines et conflits du quotidien
Son premier recueil de nouvelles policières, Les Nuiteux 1 et 2, recoupe dix ans de travail dans la deuxième ville du Var. Tout le quotidien de la police nationale est évoqué. Donc, « beaucoup de violences urbaines », résume René Caplan, en ajoutant qu’ «ily en a moins qu’auparavant ». Notamment depuis les réaménagements engagés dans la cité Berthe, bien que le lieu ne soit jamais évoqué dans aucun récit de l’écrivain. Par souci d’anonymat, mais aussi parce que les grands ensembles sont loin d’être le seul théâtre à occuper une brigade. En effet, son travail consiste en grande partie à désamorcer les conflits du quotidien. Entre des parents et un fils que la drogue rendait menaçant, entre un mari violent et sa victime. Ou face à un homme suicidaire : « C’est l’intervention qui m’a le plus marqué » ,se confie l’ancien agent. « Arrivé sur les lieux de la tentative après les pompiers, je me suis approché de l’homme pour lui demander sa carte d’identité. Il se tenait debout et était costaud. Il m’a regardé puis a sorti un couteau qu’il a fait glisser sur ma gorge. Heureusement, il a utilisé le côté plat. Mais c’est allé tellement vite... ». Ces scènes d’une extrême tension côtoient le comique. Comme le jour où la brigade de René Caplan a dû ramener une chèvre abandonnée jusque dans la cour de son commissariat, qui a pris soin de manger toutes leurs plantes aromatiques.
Des documents d’enquête recoupés
Autre ambiance pour son dernier livre écrit avec sa femme Myriam Collet, De l’infidélité au placard. Doria, en situation irrégulière, se révèle être la maîtresse d’un policier. Le livre affiche le genre Polar sur sa couverture mais, encore une fois, René précise : « C’est une histoire vraie ». Mais, à la différence de ses nouvelles, l’histoire de cet ouvrage, il ne l’a pas vécue lui-même. Il a recoupé les documents d’une enquête sur laquelle ont travaillé ses collèges. Les lecteurs que René Caplan a croisés cet été en dédicaces à Sanary, Bandol et Saint-Cyr apprécient son « style brut ». Si vous avez manqué ces rendez-vous, vous pourrez vous rattraper les 15 et 16 septembre lors de la deuxième édition du salon du polar à Bandol !