Bienvenue à « Quai ouest » hélisurface en plein parking
Pour assurer rotations d’hélicoptères privés, vu que l’hélisurface du Pilon a atteint le nombre maximal de mouvements autorisés, la préfecture a ouvert un nouveau lieu sur l’estacade...
La loi autorise 200 mouvements d’hélicoptères par an sur chacune des hélisurfaces dites « responsables » dans les communes du Golfe. Ainsi pour celle de Saint-Tropez au Pilon, rouverte au trafic aérien privé depuis l’an passé. Une fois les deux cents mouvements atteints, le trafic est supposé s’arrêter. Or il n’en est rien ! Le 9 août dernier, le préfet du Var a signé un nouvel arrêté ouvrant de nouvelles hélisurfaces dans le golfe, à quelques encablures de celles ayant atteint leur quota, afin que la saison puisse se finir... Et ces nouvelles surfaces sont chacun assorties d’une nouvelle autorisation de 200 mouvements.
Bien près du parking
Comme des mouchoirs ou des stylos jetables, on peut donc créer une nouvelle hélisurface quand la précédente a accueilli le nombre maximal d’hélicoptères autorisé et fermer cette dernière. On se demande à quoi sert d’édicter la règle de 200 mouvements puisqu’on peut les dépasser par ce biais. On est surpris. Mais là où l’on l’est encore plus, c’est quand on découvre, concernant Saint-Tropez, la situation de la nouvelle hélisurface, qui vient remplacer celle du Pilon. Elle a en effet été installée, avec l’autorisation du maire, sur l’épi qui avance en mer juste après les chantiers Armand, qui avait servi au déchargement des camions à l’époque de la réfection du môle Jean-Réveille, et qui n’a jamais été détruite. Elle se situe à quelques mètres du parking et des voitures, et est assez exigüe. N’y a-t-il pas de risque pour les usagers du parking, les piétons qui passent à quelques mètres ? Un arrêté municipal signé de JeanPierre Tuveri, a été édicté le10 août. Il interdit le stationnement uniquement sur deux places mitoyennes de la plateforme, ainsi que la circulation piétonne et l’accostage des bateaux aux abords de ce qui est joliment appelé « Quai Ouest ». Malheureusement, l’arrête n’est affiché nulle part, sauf en mairie...
La sécurité en question
Mercredi soir dernier, des pêcheurs habitués des lieux avaient même commencé à pratiquer leur loisir favori, en fin de journée et en toute innocence. Ils ont été délogés par la police municipale. Le ballet des hélicoptères a en effet débuté depuis le 10 août, sans qu’aucune matérialisation au sol n’indique la présence de l’hélisurface, avec un grand «H». L’indication n’a été peinte que mercredi en fin de journée. Tout cela est-il bien raisonnable ? La proximité des voitures, des piétons qui passent au ras des barrières, se prêtent-ils bien à l’arrivée d’aéronefs ? Quid d’un incident technique ou d’une erreur humaine toujours possibles ? Pour sacrifier au confort extrême de quelques-uns, et fusse en toute légalité, ne badine-t-on pas un peu avec la sécurité ? Lors de l’assemblée générale de l’association de sauvegarde de la Moutte des Salins et des Canoubiers, le maire a précisé que les précautions avaient été prises. Mais hier encore, aucun arrêté n’était affiché, et aucun vrai périmètre de sécurité n’avait été installé.