Des milliers de livres pour les écoles du Liban
À l’initiative de l’association SOS Chrétiens d’Orient, quelque quatre mille ouvrages en français ont quitté Toulon à destination de Beyrouth, avant d’être distribués aux écoles du sud Liban
Créée en 2013, afin de venir en aide aux minorités chrétiennes de Syrie et d’Irak particulièrement ciblées par les djihadistes de l’État islamique, l’association SOS Chrétiens d’Orient est également présente au Liban, « vieil ami » de la France au Proche-Orient. Mais pour les volontaires de l’association humanitaire, la mission y est sensiblement différente. En effet, si le Liban est encore politiquement instable, le pays a la chance de vivre à nouveau en paix. On l’aura compris, au pays du Cèdre, la priorité de SOS Chrétiens d’Orient est ailleurs que dans la reconstruction.
Le français bien vivant
Et si l’association continue d’apporter ponctuellement un soutien matériel aux réfugiés ayant fui la barbarie de Daesh, elle se consacre presque exclusivement à entretenir l’amitié historique qui unit la France et le Liban. Notamment au travers de l’apprentissage de la langue française. C’est dans ce cadre que près de 4 000 livres en français ont été embarqués vendredi dernier à Toulon, à bord d’un navire de commerce affrété par la Marine nationale qui ravitaille les Casques bleus français de la Force intérimaire des Nations-Unies au Liban. Attendus début septembre à Beyrouth, les ouvrages doivent dans la foulée être acheminés vers les écoles du sud du pays. Et plus particulièrement jusqu’au collège Saint-Joseph d’Aïn Ebel. Cette initiative est à mettre au crédit de Joseph Schranz, médecin seynois aujourd’hui à la retraite, qui a une longue pratique de l’humanitaire derrière lui.
Distribution prévue à l’automne
« À l’automne dernier, je suis parti un mois en mission dans la région de Rmeich, dans le sud du Liban. En contribuant au soutien scolaire, en participant même aux cours, on s’est rendu compte, à la poussière qui les recouvrait, que les ouvrages français présents dans la bibliothèque des écoles ou des mairies n’étaient plus du tout utilisés par les élèves, car trop obsolètes. On a alors proposé aux autorités scolaires libanaises de renouveler leurs bibliothèques en leur expédiant des ouvrages plus récents depuis la France », raconte Joseph Schranz. De retour dans le Var, fort d’une liste rédigée par la responsable de la bibliothèque du collège SaintJoseph et collant aux besoins des élèves libanais, l’ancien médecin seynois est allé taper à la porte du séminaire de La Castille à La Crau. Avec le bibliothécaire Jean Amorsi, quelque 4 000 ouvrages – des dictionnaires, des livres de littérature française, d’histoire, de géographie, mais aussi des bandes dessinées, des revues… – ont rapidement été regroupés, puis conditionnés en palettes pour être expédiés vers le Liban. Ne restait plus qu’à expédier cette encombrante marchandise (4 m3 pour 1,5 tonne !) jusqu’à sa destination finale, dans le sud du Liban, à proximité immédiate de la frontière avec Israël. Grâce à la Marine nationale et au 519e groupe de transit maritime, c’est désormais chose faite. Ou presque. Avant que les livres n’atterrissent dans les mains des élèves libanais, un dernier obstacle subsiste : le dédouanement pour sortir du port de Beyrouth.