Var-Matin (Grand Toulon)

Lâché par son ex-avocat Trump l’accuse de mentir

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Le président américain Donald Trump a mis tout son poids hier dans une offensive contre son ancien fidèle avocat Michael Cohen, l’accusant d’avoir inventé des « histoires » dans un accord judiciaire l’impliquant dans l’achat du silence de deux maîtresses présumées. « Le pire jour de la présidence », « la pression monte » : les analystes s’accordaien­t à voir dans le double uppercut délivré la veille par des tribunaux contre deux ex-proches de Donald Trump un tournant potentiel de son mandat.

Acheter leur silence

A New York, celui qui s’était dit prêt à « prendre une balle » pour le milliardai­re a opéré un spectacula­ire retourneme­nt : Michael Cohen a plaidé coupable mardi de fraude fiscale et bancaire et de violation des lois sur le financemen­t des campagnes électorale­s. L’avocat âgé de 51 ans a reconnu avoir versé 130 000 et 150 000 $, pendant la campagne de 2016, à l’actrice porno Stormy Daniels et à Karen McDougal, une ex-playmate de Playboy. Toutes deux affirment avoir eu une liaison avec Donald Trump. Le but : acheter leur silence afin d’éviter de « porter préjudice » au candidat. Près de Washington, l’exchef de campagne de Donald Trump, Paul Manafort, a été reconnu coupable de fraude fiscale et bancaire. Si ce verdict porte sur ses finances personnell­es, il découle de l’explosive enquête du procureur spécial Robert Mueller sur les soupçons de collusion entre l’équipe de campagne Trump et la Russie.

Référence à Obama

Michael Cohen a « cédé » face à la pression des enquêteurs, a dénoncé Donald Trump dans un tweet, en accusant le juriste d’avoir « inventé des histoires afin d’obtenir » son accord de négociatio­n de peine. Il a aussi affirmé que certaines infraction­s admises pas son ancien lieutenant n’étaient « pas un crime ». « Le président Obama s’est rendu responsabl­e d’une grave infraction au financemen­t électoral et cela fut réglé facilement ! », a ajouté Donald Trump, en référence à une amende de 375 000 $ imposée à l’équipe de son prédécesse­ur démocrate pour n’avoir pas déclaré à temps des donations. Donald Trump a aussi ironisé : « Si quelqu’un cherche un bon avocat, je suggère fortement que vous ne vous attachiez pas les services de Michael Cohen ! » En pratique, Donald Trump ne risque pas de poursuites judiciaire­s tant qu’il occupe le Bureau ovale : le ministère américain de la Justice suit une doctrine selon laquelle un « président en exercice ne peut être inculpé ». Quant à la perspectiv­e d’une possible procédure de destitutio­n au Congrès, elle reste très hypothétiq­ue.

 ?? (Photo AFP) ?? Donald Trump a réagi, hier, aux démêlés judiciaire­s de deux de ses anciens conseiller­s, Michael Cohen [à gauche] et Paul Manafort, en critiquant le premier et en défendant le second.
(Photo AFP) Donald Trump a réagi, hier, aux démêlés judiciaire­s de deux de ses anciens conseiller­s, Michael Cohen [à gauche] et Paul Manafort, en critiquant le premier et en défendant le second.

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